(Zhangjiakou) Elizabeth Hosking a prolongé sa dernière séance d’entraînement d’une demi-douzaine de descentes, mardi matin (heure locale). À la veille des qualifications de l’épreuve de demi-lune, la planchiste de Mille-Isles, dans les Basses-Laurentides, a eu toutes les misères du monde à exécuter un cork 1080, une nouvelle figure qui pourrait lui permettre de batailler pour le podium aux Jeux olympiques de Pékin.

« Parfois, tu oublies comment tu faisais une manœuvre, a admis Hosking. Ça prend plus de temps pour le ramener et bien faire la rotation. Ça m’a rendue humble aujourd’hui. Mettons que j’avais oublié comment corker un 1080 ! »

À son grand soulagement, elle a cependant réussi à la toute dernière descente. De quoi la mettre en confiance pour les qualifications présentées au parc à neige Genting, mercredi.

« Elle a travaillé fort, la petite ! a souligné son entraîneur Brian Smith. Hier [lundi], elle n’était vraiment pas bonne. Une chance qu’on a eu une troisième journée d’entraînement ! »

« J’ai travaillé fort, mais je peux aborder la journée de demain [mercredi] avec un bon état d’esprit », a réagi la planchiste.

Pour s’encourager, Hosking s’inspire d’une phrase de la troupe de danse qu’elle côtoie à Apexx, un programme de sport et danse-études établi à Saint-Jérôme.

« Dans leur métier, ils disent : mauvaise générale, bon spectacle ! Je trouve juste ça drôle quand je me dis ça. Ça allège un peu [l’atmosphère]. Il va y avoir des compétitions plus difficiles que d’autres. »

Hosking en est déjà à ses deuxièmes Jeux. Âgée de 16 ans à PyeongChang en 2018, elle était la plus jeune athlète de toute l’équipe canadienne. Elle avait terminé 19e.

Depuis un an, la Longueuilloise d’origine n’a cessé de progresser, flirtant avec le podium à ses trois dernières Coupes du monde. Ses excellentes prestations lui ont valu une invitation aux X Games à Aspen, le mois dernier. La compétition ne s’est pas déroulée comme elle souhaitait – elle n’a pas réussi à finir ses quatre essais –, mais elle en tire du positif.

« Les X Games, c’est très gros aussi. Je me fie sur ça [pour les Jeux]. Je suis quand même correcte, je suis en un morceau. On apprend de ça. Oui, ça n’a vraiment pas été comme je le voulais, mais j’ai une autre chance. »

Imprévus

Malgré son expérience olympique, Hosking a goûté à quelques « imprévus » en Chine. Quatre jours après son arrivée, son entraîneur a été identifié comme un contact rapproché d’un cas positif à la COVID-19. Dans le vol nolisé vers Pékin, il était assis à proximité de l’attaché de presse de l’équipe, qui est finalement rentré au Canada.

Smith a dû s’isoler trois jours. Il ne pouvait pas visiter des lieux publics, prendre les transports en commun et surtout rencontrer son athlète en personne.

« Elle a perdu une partie importante de notre équipe, a souligné Smith. Ça a affecté Elizabeth sur le plan mental. »

Heureusement, il est sorti de son isolement lundi matin, si bien qu’il pourra être en haut de la demi-lune quand Hosking s’élancera mercredi.

La jeune femme de 20 ans a de quoi s’inspirer. Lundi soir, elle a assisté à la cérémonie de remise de médailles de l’épreuve de descente acrobatique, où ses coéquipiers Maxence Parrot et Mark McMorris sont montés sur le podium.

Mardi matin, Parrot lui a fait prendre sa médaille d’or à l’hôtel. « C’est juste vraiment génial pour les Canadiens et les Québécois, a-t-elle relevé. L’histoire de Max est très inspirante. De revenir d’un cancer comme ça et de gagner sa première compétition aux X Games et maintenant les Jeux olympiques. Je le vois à l’hôtel : il est très concentré sur ce qu’il veut atteindre. C’est une personne admirable. »

Elle ne s’en cache pas, elle aimerait l’imiter. « Je voudrais la médaille au cou, ce serait très génial. »