(Pékin) La représentante de la Chine Eileen Gu a réussi le premier 1620 de sa carrière et elle a remporté la médaille d’or à l’épreuve féminine de grand saut en ski acrobatique aux Jeux olympiques de Pékin, mardi.

Surnommée la « Princesse des neiges », Gu a réalisé l’exploit à son dernier saut pour surprendre la Française Tess Ledeux et obtenir ce qu’elle espère être la première de trois médailles d’or à Pékin.

Gu est une des athlètes chinoises les plus en vue aux Jeux. Elle est considérée comme une favorite pour une médaille au grand saut, en slopestyle et à la demi-lune.

Ledeux est la seule autre femme à avoir atterri un 1620 — quatre tours et demi — dans une compétition et elle en a réussi un à son premier saut, malgré un atterrissage légèrement chancelant.

Gu avait laissé entendre après les qualifications de lundi qu’elle pourrait être en mesure de rejoindre Ledeux. Alors que tout était à l’enjeu, elle l’a fait.

Âgée de 18, Gu a crié lorsqu’elle a atterri son dernier saut, puis elle est tombée à genoux lorsque son pointage de 94,50 a été annoncé.

Ledeux a tenté d’améliorer son sort à son dernier saut, arrivant de reculons vers le tremplin pour tenter un 1440 inversé. L’atterrissage n’a cependant pas été parfait et elle a ouvert la porte à la Chinoise.

Ledeux a mentionné que Gu était « extrêmement compétitive » et qu’elle était une « athlète extraordinaire », mais elle a aussi fait valoir que la Chinoise s’était entraînée au site de Big Air Shougang pendant des semaines avant les Jeux — un avantage de représenter le pays hôte.

PHOTO PHIL NOBLE, REUTERS

Gu est une des athlètes chinoises les plus en vue aux Jeux. Elle est considérée comme une favorite pour une médaille au grand saut, en slopestyle et à la demi-lune.

« Ce que je sais, c’est qu’elle a été chanceuse et c’est correct. Elle a pu s’entraîner sur les sites avant tout le monde et ç’a probablement fait la différence aujourd’hui », a affirmé Ledeux.

Gu, qui est née aux États-Unis, a fait face à des critiques dans son pays natal lorsqu’elle a choisi de porter les couleurs de la Chine aux Jeux de Pékin.

« J’ai le sentiment que le sport est vraiment un moyen d’unir les gens, a-t-elle souligné. C’est quelque chose qui n’a pas à être lié à une nationalité. Ce n’est pas quelque chose qui peut être utilisé pour diviser les gens. Nous sommes tous ici ensemble, à repousser les limites de l’humain. »

La mère de Gu est née en Chine et bien qu’elle ait appris à skier en Californie, elle a mentionné que son objectif était de devenir une modèle pour les jeunes filles en Chine, qui n’ont pas eu beaucoup d’athlètes féminines à admirer.

« Je veux que toutes les filles dépassent leurs limites, a exprimé Gu en chinois. Je veux qu’elles pensent que si Eileen peut le faire, elles le peuvent aussi. »

Ce fut également une décision lucrative pour elle. Son visage est sur des publicités un peu partout à Pékin et sa carrière de mannequin est presque aussi en vue que ses talents de skieuse. Elle a fait des apparitions pour Vogue, Victoria’s Secret, Louis Vitton, Tiffany et plus encore.

« Regarder Eileen, c’est vraiment spécial, a indiqué la Canadienne Megan Oldham, qui a terminé quatrième. Elle est talentueuse et a une énorme base de partisans. C’est spécial de voir ses émotions, de voir comment elle est contente de rendre sa nation fière. »

La Suissesse Mathilde Gremaud a décroché la médaille de bronze.