(Pékin) Double champion olympique en titre, le Japonais Yuzuru Hanyu rêve lors des JO-2022 de Pékin de devenir le premier patineur à s’offrir trois sacres olympiques consécutifs depuis près d’un siècle. Mais gare à sa cheville droite récalcitrante, et, au-delà, au triple champion du monde en titre, l’Américain Nathan Chen.

Hanyu-Chen, duel de haut vol

« Les Jeux olympiques ne sont pas une exhibition. C’est l’endroit où il faut gagner », a rappelé Hanyu il y a un mois.

Comme il y a quatre ans, le gracile Japonais s’attaque à un défi historique : après le premier doublé olympique depuis plus de six décennies, le premier triplé depuis 94 ans exactement (Gillis Graström en 1920, 1924 et 1928).

Mais comme il y a quatre ans, l’état de sa cheville pose question. Blessée en novembre à l’entraînement, elle l’a empêché de patiner en compétition cet hiver, à l’exception des Championnats du Japon fin décembre.

Réussira-t-il à s’en relever juste à temps une seconde fois ? Réponse les 8 et 10 février.

L’autre os, pour Hanyu, s’appelle Chen. À 22 ans, l’Américain, à l’origine de l’accélération de la course aux quadruples sauts depuis six ans et sacré champion du monde en 2018, 2019 et 2021, est le roi de l’olympiade qui s’achève : il est resté invaincu pendant trois ans et demi entre le printemps 2018 et octobre dernier et il ne s’est plus incliné face au Japonais depuis les JO-2018 (5e).

« Extrêmement déterminé », Hanyu fourbit une arme potentiellement fatale pour lui tenir tête : le quadruple Axel, le plus complexe des « quads » puisqu’il s’agit en fait de faire quatre tours et demi en l’air, jusque-là jamais réussi par personne en compétition.

Valieva, la toupie russe

PHOTO INTS KALNINS, ARCHIVES REUTERS

Kamila Valieva

À 15 ans et pour son premier hiver en seniors, Kamila Valieva, sacrée championne d’Europe mi-janvier, est invaincue et s’est emparée des trois records du monde de notes (programme court, programme libre, score total).

Comment ? À coup de « quads » en série, qui ont déboulé dans le patinage féminin au fil de l’olympiade.

« Elle est incroyable. Personne ne peut nier que ses capacités athlétiques sont juste extraordinaires », admire le patineur américain Jason Brown.

Avec ses deux autres « quad girls » Anna Shcherbakova et Alexandra Trusova, 17 ans et produits comme Valieva de l’usine à championnes moscovite de la sévère Eteri Tutberidze, la Russie peut même rêver de triplé.

Papadakis et Cizeron ont « toutes les armes »

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Guillaume Cizeron et Gabriella Papadakis

Quatre ans après l’argent olympique et malgré une olympiade chamboulée, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron s’avancent en favoris en danse sur glace.

À 26 ans pour elle et 27 ans pour lui, l’or olympique, le seul qui échappe encore aux quadruples champions du monde (2015, 2016, 2018 et 2019) et quintuples champions d’Europe (2015-2019), est l’objectif numéro 1 des danseurs français.

« Automatiquement, après la médaille d’argent à PyeongChang, où on a raté de très peu la médaille d’or, on est vraiment déterminé à l’obtenir, affirme-t-il à l’AFP. C’est vraiment ça qui nous anime cette année et depuis quatre ans. »

« On a gagné en maturité, on a gagné en technicité, artistiquement on est encore meilleur : on a vraiment toutes les armes pour », estime Cizeron.

Les Chinois face au défi russe

Doubles médaillés d’or mondial (2017 et 2019) et vice-champions du monde et olympiques sortants, les Chinois Wenjing Sui et Cong Han ont les moyens d’apporter au pays hôte la plus précieuse des médailles. Mais gare au trio de couples russes en lice, mené par Anastasia Mishina et Aleksandr Galliamov, champions du monde et d’Europe en titre.