(Tokyo) Le relais 4x100 m messieurs des États-Unis a subi un énième échec aux Jeux olympiques jeudi, ratant la qualification pour la finale après une performance, un flop, qualifié de « gênant » par la légende du sprint Carl Lewis.

Les relayeurs américains faisaient figure de favoris à Tokyo à la faveur de leur titre remporté aux Championnats du monde en 2019. Cette victoire avait fait naître des espoirs d’or à Tokyo pour les États-Unis, privés de couronne olympique dans le 4x100 masculin depuis 21 ans.   

Mais leur rêve a pris fin dès jeudi lorsque le quatuor composé de Trayvon Bromell, Fred Kerley, Ronnie Baker et Cravon Gillespie n’a pris que la sixième place de sa série avec un temps de 38 sec 10/100.

Un mauvais passage de témoin entre Kerley et Baker et un dernier relais très faible de Gillespie ont condamné les Américains à l’élimination.  

Si les États-Unis ont subi de multiples disqualifications ces dernières années, c’est la première fois qu’un relais américain est éliminé pour des raisons uniquement sportives.  

« Aucun leadership »

Team USA n’a plus remporté de titre olympique sur la distance depuis les Jeux de 2000 à Sydney et leur dernière médaille remonte à ceux d’Athènes en 2004 (médaillés d’argent).  

Le flop des relayeurs a entraîné de sévères critiques de la part de la légende américaine Carl Lewis. « L’équipe américaine a tout raté dans le relais masculin », a écrit Lewis sur Twitter.  

« Le passage de bâton est mauvais, les coureurs étaient dans le mauvais ordre et il est clair qu’il n’y avait aucun leadership », a-t-il ajouté. « C’était vraiment gênant, et complètement inacceptable pour une équipe américaine de faire pire que certains jeunes amateurs que j’ai vus. »

Leroy Burrell, membre de l’équipe championne olympique des Jeux de 1992 aux côtés de Lewis, a aussi tenté d’analyser cette course, mais a dû conclure : « Je n’ai pas les mots. »

L’ancien champion olympique du 200 et 400 mètres Michael Johnson a été tout aussi cinglant, estimant que l’équipe ne s’était pas assez préparée.  

« Essayer d’avoir deux personnes lancées à pleine vitesse qui s’échangent un témoin dans une zone de 20 mètres nécessite de l’entraînement », a tweeté Johnson. « Surtout quand on n’a pas gagné cette course depuis 2000 à cause de bâtons tombés ou de transmissions hors zone ! Gênant et ridicule », a-t-il lancé.

Les membres du relais ont eux-mêmes eu du mal à expliquer leur échec, qui s’ajoute à une série de déceptions dans la discipline.  

« Honnêtement, je ne suis même pas sûr (de savoir) », a répondu Gillespie quand il a été interrogé sur ce qui s’était mal passé. « On doit vraiment s’améliorer pour les Mondiaux l’année prochaine et les prochains JO parce que c’est inacceptable », a-t-il ajouté.  

« On n’a juste pas fait le job ce soir, aucune excuse », a déclaré le deuxième relayeur Kerley, médaillé d’argent sur 100 m dimanche.

« Je suis désolé mais c’est dur », a tweeté Bromell. « Subir toutes ces blessures et travailler si dur pour échouer » …  

Baker a de son côté laissé entendre que l’équipe ne s’était pas assez entraînée. « On court tous vite », a-t-il estimé. « Fred (Kerley) court en 9 sec 8, je cours en 9 sec 8 … Essayer de s’accorder parfaitement avec 2-3 entraînements, ce n’est pas évident. »