Ceux qui s'attendaient à voir Louis Leblanc transporter la rondelle d'un bout à l'autre de la glace, déjouer l'adversaire avec des feintes électrisantes ont sans doute été déçus.

Ceux qui connaissent vraiment Louis Leblanc savent qu'il a joué un match typique: beaucoup de hargne, de vitesse, un désir de vaincre rare, du courage à revendre, un bon appui aux défenseurs dans sa zone, une bonne vitesse d'exécution, de solides mises en échec, mais pas un monstre de fluidité ou de créativité.

Leblanc a obtenu une aide à son baptême dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec avec le Junior de Montréal, mais son club, grand favori cette année, s'est fait surprendre 5-4 par d'étonnants Cataractes de Shawinigan, hier soir devant 3447 spectateurs à l'Auditorium de Verdun.

«Notre trio a provoqué des choses à l'attaque, mais nous n'avons pas obtenu de résultats, a mentionné le premier choix du Canadien en 2009 après le match. J'ai été intense, j'ai bien contrôlé la rondelle en bas de zone, peut-être qu'on aurait pu lancer un peu plus de l'enclave, mais ils ont fait du bon travail pour nous garder à l'extérieur.»

Leblanc a admis avoir été fébrile avant la rencontre. «Il y avait beaucoup de monde dans les estrades, on avait mis de l'emphase sur notre club avant le début de saison, c'était mon premier match au Québec en deux ans et toute la famille était là.»

Remettre les pendules à l'heure

Le directeur général et entraîneur du Junior, Pascal Vincent, privé de quelques éléments importants, le gardien Jean-François Bérubé, retenu au camp des espoirs des Kings, les attaquants Trevor Parkes et Louis-Marc Aubry, qui participent au tournoi des recrues pour les Red Wings de Detroit, a pris la défaite avec philosophie.

«Ça prouve que sur papier, ça ne veut rien dire, a-t-il lancé à la dizaine de journalistes qui l'encerclaient à l'orée du vestiaire. Dans un sens, j'aime presque ça. On va remettre les pendules à l'heure.»

Pascal Vincent a aimé le travail de Leblanc. «C'est un joueur honnête. Il est venu pour jouer et il a bien fait paraître ses ailiers. Il aurait pu obtenir quelques passes de plus.»

L'entraîneur a songé à utiliser Leblanc à l'aile pendant le camp d'entraînement, mais le premier choix du Canadien a entamé sa carrière avec le Junior au centre, sa position à Harvard.

«On l'a placé où il était le plus confortable, le temps qu'il s'habitue à la Ligue», a dit Vincent.

Leblanc a joué avec énergie en première, mais la défense des Cataractes l'a contraint à jouer en périphérie et a tenté d'intimider la nouvelle vedette de la LHJMQ à quelques reprises.

L'espoir du Canadien, qui jouait avec Philippe Lefebvre, un autre jeune de l'organisation du CH, et Nicolas Chouinard, a tout de même obtenu une bonne chance de compter à mi-chemin de la période. Lors d'une attaque à un contre un, Leblanc, plutôt que de déjouer le défenseur d'une feinte, a tiré vers le filet à son entrée en territoire ennemi et battu son adversaire de vitesse pour saisir son propre retour de lancer. Après une période, Shawinigan menait 2-1.

C'était 5-2 pour les Cataractes avec moins de deux minutes à faire en deuxième lorsque l'ancien attaquant de Harvard a été victime d'un plaquage par derrière. Leblanc est demeuré sur la glace lors de la supériorité numérique et a obtenu une passe sur le but de Francis Meilleur d'un tir de la pointe. Le Junior a réduit l'écart à un seul but avec 33 secondes à faire dans l'engagement. La troisième promettait, mais le Junior n'a pu compter le but égalisateur malgré de nombreuses occasions de marquer.

Leblanc participera à la rencontre de demain avant de prendre part au camp des recrues du Canadien dès lundi.