Une pénalité douteuse décernée à Shea Weber pour avoir accroché Ryan Kesler à mi-chemin en première période de prolongation a propulsé les Canucks de Vancouver vers une victoire de 3-2.

Une victoire qui confère aux Canucks une priorité de 2-1 dans la série quatre de sept qui se poursuivra jeudi à Nashville.

Si la pénalité infligée par l'arbitre Tim Peel est tombée du ciel, le but des Canucks a été le fruit du travail acharné de Kesler qui, bataillant pour une position devant le filet défendu par Pekka Rinne, a fait dévier un tir de la pointe décoché par Mikael Samuelsson.

C'était le deuxième but du match pour Kesler. Ses deux premiers des séries éliminatoires.



«Je n'ai jamais perdu confiance et je savais qu'à un moment donné les efforts seraient récompensés. Quand tu fais les bons jeux, quand tu donnes l'effort, les résultats se présentent. Ils sont enfin arrivés ce soir», a lancé le joueur de centre qui a marqué les premier et dernier buts de son équipe hier soir.

Si l'ambiance était à la fête dans le vestiaire de la seule équipe canadienne encore en lice en séries, l'atmosphère était à l'autre bout du spectre dans celui des Predators.

Debout devant son casier, Shea Weber s'est d'ailleurs permis de critiquer la décision rendue à ses dépens par l'arbitre Peel.

«Il (Ryan Kesler) avait une main sur mon bâton et c'est moi qui suis chassé sur le jeu. Tirez vos propres conclusions. Mais à mes yeux, c'est une très mauvaise décision», a tranché le capitaine des Predators qui avait un allié en Barry Trotz après la rencontre.

«Les arbitres vont dire que Shea a insisté, qu'il s'est accroché plusieurs fois à Kesler pour justifier la pénalité. Mais à mes yeux, ça demeure une mauvaise décision, car on voit très bien que Kesler a bien vendu le jeu aux arbitres qui sont tombés dans le piège», a mentionné l'entraîneur-chef des Predators.

Hormis cette critique ouverte à l'endroit des officiels, Barry Trotz a reconnu que les Canucks méritaient de se sauver avec la victoire. Leur domination de 47-30 au chapitre des tirs l'illustrait d'ailleurs de manière éloquente en fin de rencontre.

«Ils ont été plus efficaces que nous l'avons été ce soir. Nos tirs manquaient de précision et nous avons gaspillé de belles occasions. Ce n'était pas notre meilleur match, mais nous avons su le pousser en prolongation. Il faudra cesser de mettre de la dentelle et toucher la cible plus souvent. Deux choses que nous sommes capables de faire. Ils viennent de reprendre le momentum. À nous d'aller le rechercher», a ensuite commenté l'entraîneur-chef des Predators.

Trois matchs, deux prolongations

C'était la deuxième fois de suite dans la série Nashville-Vancouver qu'une prolongation coiffait les 60 minutes de temps réglementaire. Lors du match numéro deux, les Predators l'ont emporté en deuxième période de temps supplémentaire.

De plus, c'était la troisième partie de suite qui se décidait par la marge minimale d'un but. De fait, après trois rencontres, ni les Canucks, pas plus que les Predators n'ont profité d'une avance de plus d'un but.

«Nous affrontons une équipe qui a du talent et qui travaille sans relâche. On retrouve devant les buts deux des meilleurs gardiens de la LNH. Ils veulent gagner, on veut gagner nous aussi. Dans ces circonstances, il est normal de se retrouver avec des matchs aussi serrés que ceux qui nous venons de disputer», a analysé l'entraîneur-chef Alain Vigneault.

C'est Joel Ward, avec moins de sept minutes à disputer à la rencontre, qui a créé l'égalité pour forcer la tenue de cette prolongation à la grande joie des 17 113 fans hystériques et tout de jaune vêtus réunis au Bridgestones Arena.

Dans le cadre d'une des nombreuses poussées des Preds en troisième, Ward a surpris Roberto Luongo qu'il a devancé dans une course autour du filet pendant que le gardien québécois effectuait une glissade sur sa droite. C'était le 4e filet de Ward depuis le début des séries.

«Je joue décidément de malchance dans cette série. Ça fait deux fois que je me fais avoir en fin de match par des jeux qui semblent faciles», a indiqué Roberto Luongo après la victoire.

Dans la nuit de samedi à dimanche, Luongo s'est fait surprendre par Ryan Suter qui a décoché un tir de l'arrière du filet et qui a ricoché sur Luongo avant de traverser la ligne rouge. Matt Halischuk a ensuite donné la victoire à Nashville en prolongation.

Hier soir, en prolongation, Luongo s'est signalé avec quelques bons arrêts de la jambière avant de voir son équipe marquer un deuxième but en avantage numérique pour s'envoler avec la victoire.

«Nous aurions pu nous décourager après le but égalisateur, mais ce n'est pas ce qui arrivé. Nous avons maintenu la pression en fin de matchs et des deux clubs ont échangé de bonnes occasions en prolongation», a ajouté Luongo.

Higgins brise l'égalité

Plus tôt en troisième, Christopher Higgins, au terme d'une belle poussée, avait donné les devants 2-1 aux Canucks. Au terme d'une belle descente orchestrée par Ryan Kesler, l'ancien du Canadien a vu Pekka Rinne effectuer un arrêt à ses dépens. Affichant une belle combativité, Higgins s'est vite emparé du retour et il a fait feu en direction du filet devant lequel le gardien des Predators n'avait pu reprendre sa place.

«J'étais surpris de voir l'ouverture aussi grande. Je me suis juste assuré de bien viser et d'éviter de donner la chance à un défenseur de bloquer le tir», a mentionné Higgins qui revendique maintenant trois buts en séries ce printemps.

En marquant en fin de match. Joel Ward a privé Higgins d'un troisième but gagnant.

Higgins (4 tirs) s'est illustré au sein du meilleur trio des Canucks. Évoluant avec Kesler (6 tirs) et Mason Raymond (6 tirs) ce trio a obtenu 16 des 47 tirs des Canucks mardi.

«Je considère que Christopher Higgins vient de disputer son meilleur match depuis qu'il s'est joint à notre équipe à la date limite des transactions», a d'ailleurs indiqué Alain Vigneault.

Bon début de match

Acclamés par des partisans en liesse et surtout tout de jaune vêtus, les Predators ont amorcé le match en force.

L'ennui, c'est qu'une grande majorité de leurs poussées offensives s'est soldée par de tirs bloqués en défensive ou qui ont simplement raté la cible.

Tout aussi inspirés, mais plus incisifs, les Canucks ont touché la cible plus souvent. Ils se sont toutefois butés au gardien Pekka Rinne.

À mi-chemin au premier tiers, alors que les Canucks évoluaient en avantage numérique, mais qu'une pénalité allait leur être décernée, David Legwand, bêtement oublié dans l'enclave, a donné les devants aux Predators.

C'était le troisième but des séries du tout premier choix de l'histoire des Predators (deuxième sélection) au repêchage de 1998.

C'était aussi la toute première fois après quatre matchs de saison régulière et deux rencontres éliminatoires que les Predators ou le Canucks marquaient un but en première période.

Roberto Luongo s'est toutefois imposé en fin de période devant Steve Sullivan sur une échappée et Nick Spaling après un bel échange dans l'enclave pour empêcher Nashville d'accentuer son avance.

Chassé en toute fin de premier engagement, Jarred Smithson a ouvert la porte aux Canucks en début de deuxième. Ryan Kesler, rejoint dans l'enclave par le défenseur Christian Ehrhoff a nivelé les chances. Disputant des séries du tonnerre, Kesler voyait ses efforts récompensés pour la toute première fois.

Ce but a ralenti les ardeurs des deux équipes. Les Predators ont complété la période avec trois tirs seulement et les Canucks en ont obtenu que neuf. Rien pour faire honneur à ces deux clubs qui avaient offert des matchs palpitants lors des deux premiers affrontements.

Chris Higgins a brisé l'égalité en début de troisième période.