Il faudrait être un brin chauvin pour se dire déçu de la performance canadienne au Championnat mondial junior, vendredi.

Non seulement la Suède possède une formation plus aguerrie, mais aussi elle est avantagée par la dimension de la patinoire olympique et l’appui local.

Sans grande surprise, les Suédois l’ont emporté 2-0, pour porter leur fiche dans le tournoi à trois victoires en autant de rencontres. Ils n’ont toujours pas accordé de but.

La Suède a une grande cuvée cette année. Quinze de ses joueurs ont remporté ensemble le Championnat mondial des moins de 18 ans en 2022 devant les Américains en finale.

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Le gardien suédois Hugo Hävelid bloque un tir de l’attaquant canadien Carson Rehkopf.

Le Canada avait terminé au cinquième rang cette année-là. D’ailleurs, un seul joueur appartenant à cette équipe canadienne de moins de 18 ans dispute le Championnat mondial junior, Matthew Wood… à titre de 13e attaquant.

La Suède compte neuf choix de premier tour, contre huit pour le Canada, mais huit joueurs de la formation suédoise junior ont disputé le tournoi l’an dernier, contre un seul pour le Canada, et encore, l’espoir du Canadien, Owen Beck, avait été rappelé en catastrophe en fin de compétition pour remplacer un blessé et avait disputé seulement trois rencontres. Dix joueurs de l’équipe canadienne en sont à leur première expérience au niveau international avec le Canada, sans doute du jamais-vu dans un tournoi de cette envergure.

La Suède maîtrise la situation

Le Canada a entrepris la rencontre avec vigueur, grâce à un échec avant soutenu et agressif, mais une fois la tempête passée, la Suède a pris le contrôle du match.

Jordan Dumais a fait dans la dentelle en début de deuxième période en territoire défensif, son coéquipier Matthew Poitras, pourtant déjà dans la LNH, ne l’a pas aidé avec un jeu mou le long de la rampe, et c’était 1-0 Suède sur un tir précis du défenseur Tom Willander, choix de premier tour des Canucks de Vancouver, 11e au total en 2023, et coéquipier de Lane Hutson à Boston University.

Noah Östlund, choix de premier tour des Sabres de Buffalo en 2022, 16e au total, a marqué le but d’assurance, bien posté devant le filet, neuf minutes plus tard.

Östlund a sans doute été le meilleur de son camp. Il a joué 19 min 55 s, un sommet chez les attaquants de l’équipe. Seul le défenseur Elias Pettersson a été utilisé davantage.

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Jake Furlong (3) et le gardien Mathis Rousseau (30) quittent la patinoire après leur défaite.

Il ne s’agit néanmoins pas d’une défaite dramatique pour le Canada. Avec un match à disputer, contre l’Allemagne, les Canadiens sont assurés de passer au tour éliminatoire et, à moins d’une défaite inattendue, termineront au deuxième rang du groupe A.

Lane Hutson se signale

Après un début de tournoi modeste contre des formations de deuxième ordre, le défenseur et espoir du Canadien Lane Hutson s’est levé contre la Tchéquie vendredi, avant la rencontre entre le Canada et la Suède.

Les Américains l’ont emporté 4-3 en tirs de barrage, et Hutson a préparé le but égalisateur en transportant la rondelle en zone adverse avant de la remettre à son coéquipier Ryan Chesley dans l’enclave.

Hutson, un choix de fin de deuxième tour en 2022, a été plus incisif offensivement, et impeccable en défense, à cinq contre cinq comme en première vague d’infériorité numérique. Il a joué 26 min 16 s, évidemment un sommet chez les Américains.

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Lane Hutson

Un autre espoir du Canadien, le gardien Jacob Fowler, n’a pas été parfait, mais intraitable après avoir accordé le troisième but aux Tchèques. Il a effectué un arrêt important lors d’une échappée adverse en troisième période et stoppé six de ses sept adversaires en tirs de barrage.

Le prochain match du Canada aura lieu dimanche contre l’Allemagne à 13 h 30 (heure de l’Est). Les États-Unis affronteront les coriaces Slovaques et Filip Mesar, du Canadien, le 31 décembre également, mais à l’aube (heure de Montréal).