Gustav Lindström était bien installé chez lui lundi soir, en train de regarder le match du Canadien contre les Sabres de Buffalo, quand il a vu David Savard tomber au combat.

Le téléphone a sonné tout de suite après.

« J’étais sur le divan et le lendemain, j’étais dans la LNH ! », a expliqué le jeune défenseur en souriant, mardi soir au Centre Bell.

Du divan à la LNH, voilà qui résume bien les dernières semaines de Lindström, qui patientait chez le Rocket à Laval en attendant ce coup de fil qui ne venait pas. Mais la blessure de Savard a tout changé pour lui en un instant.

« C’est comme ça que ça fonctionne, il faut être prêt à tout quand on joue au hockey professionnel, a-t-il ajouté. Je dirais même qu’il faut être prêt en tout temps, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. »

On ne sait jamais, en effet, et ce bout de vérité, Gustav Lindström l’a appris à la dure à Detroit.

Choix de deuxième tour des Red Wings de Detroit au repêchage de 2017, le jeune homme s’est présenté là-bas avec la confiance d’un défenseur capable de faire bouger la rondelle ; il rappelle qu’à sa dernière saison chez les pros en Suède, en 2020-2021, il avait été un défenseur au flair offensif, capable de jouer en avantage numérique. Il avait d’ailleurs obtenu 11 points en 20 rencontres alors avec le club d’Almtuna.

« À ma dernière saison en Suède, je jouais souvent en avantage numérique, mais en arrivant à Detroit, il y avait Moritz Seider qui jouait sur la première unité en avantage numérique, et d’autres défenseurs aussi qui avaient été de hauts choix au repêchage et qui jouaient dans ces situations. Par la force des choses, je suis devenu avec eux un défenseur à caractère plus défensif, sans vraiment jouer à cinq contre quatre.

« Alors je considère ce qui m’arrive ici avec le Canadien comme un nouveau départ. La saison dernière à Detroit, je crois qu’on a passé la saison au complet avec huit défenseurs dans la formation. Il n’y a pas vraiment eu de blessures, alors je jouais un match et peu importe ma performance, je me retrouvais ensuite dans les gradins pendant deux semaines. C’est pourquoi je suis heureux d’être ici, c’est un nouveau départ, comme je disais. »

« Enfin de leur bord ! »

Lindström, obtenu en août dernier des Red Wings lors de l’échange d’un autre défenseur, Jeff Petry, espère bien sûr pouvoir rester au Centre Bell le plus longtemps possible. À 25 ans, il estime pouvoir apporter au Canadien une certaine présence physique en plus d’être capable de relancer l’attaque lorsqu’il le faut. Il a amorcé la partie de mardi face aux Devils du New Jersey sur le troisième duo défensif de l’équipe, en compagnie d’Arber Xhekaj.

En quatre saisons sous le maillot rouge et blanc des Wings à Detroit, il n’a jamais été en mesure de s’offrir une saison complète de jeu, lui dont les 63 matchs disputés en 2021-2022 représentent un sommet en carrière. La saison dernière, il a dû se contenter de 36 rencontres chez les Wings, récoltant au passage 1 but et 7 aides, pour un total de 8 points.

C’est pourquoi il se souhaite bien d’autres matchs comme celui de mardi soir, son premier dans l’uniforme du Canadien. En plus, il se trouve qu’il aime bien l’endroit depuis longtemps.

« J’adorais jouer au Centre Bell quand j’étais avec les Red Wings, c’était l’un de mes endroits favoris sur la route, a-t-il ajouté. C’est toujours bruyant ici, et les fans sont incroyables, alors c’est bien d’être enfin de leur bord ! »