Les Devils auraient peut-être mérité de jouer un match de plus. Mais les Hurricanes méritaient assurément de gagner la série.

L’ordre des choses a été respecté, jeudi, lorsque les Hurricanes de la Caroline ont vaincu les Devils du New Jersey par la marque de 3-2. Grâce à un but en prolongation de Jesper Fast – son deuxième en pareilles circonstances ce printemps –, les hommes de Rod Brind’Amour deviennent la première équipe qualifiée pour le carré d’as de ces séries éliminatoires 2023.

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Jesper Fast (71) célèbre son but gagnant avec ses coéquipiers.

S’il fallait que les Panthers de la Floride les y rejoignent, on assisterait seulement à un deuxième duel en finale d’association entre deux ex-représentants de la défunte division Sud-Est. C’est bien pour dire.

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Trêve de trivialité, il importe de reconnaître que les Hurricanes de la Caroline ne sont pas là que pour s’amuser. L’autorité qu’ils ont exercée sur cette courte série de cinq matchs n’appelle que le respect. Souvent, il a fallu retourner vérifier qu’un seul point avait bel et bien séparé ces deux clubs au classement en saison.

Leur domination n’a pas été totale de bout en bout. Les Devils méritaient tous les éloges pour leur réveil du match numéro 3. Et ils ont offert une fort belle opposition dans cet ultime duel. Plusieurs fois, ils auraient pu creuser ou consolider leur avance. Timo Meier qui tire à côté d’une cage complètement abandonnée en deuxième période. Nathan Bastian qui l’imite peu de temps après. Ondrej Palat qui rate le filet d’un cheveu en troisième période. Clairement, malgré le retard de 3-1 qu’ils accusaient dans la série, les visiteurs se sont bien battus.

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Jesperi Kotkaniemi (82) et Timo Meier (96)

Les Hurricanes, toutefois, ont été meilleurs. Après la chance ratée de Palat, justement, le dernier engagement a été le leur. Sans Akira Schmid, qui conclut au moins sa série sur une bonne note après deux faux départs, on n’aurait pas eu à se rendre en prolongation.

Il est un peu dommage, par ailleurs, à un moment de l’année où la qualité de l’arbitrage est aussi volatile, que la rencontre se soit conclue en avantage numérique après une infâme pénalité pour avoir envoyé la rondelle dans les gradins. Sur ce coup, on aurait pu souhaiter un meilleur sort aux Devils. Mais dans l’ensemble de l’œuvre, la meilleure équipe a gagné. Le match et la série. Pour l’injustice, on repassera.

Sans faiblesse

On regarde la liste des équipes restantes en séries, et on ne peut que se demander : qui pourra battre les Hurricanes de la Caroline ?

En dépit de l’absence de deux attaquants importants que sont Andrei Svechnikov et Teuvo Teravainen, cette formation ne présente aucune faiblesse évidente. Le principal point d’interrogation de la fin de la saison et du premier tour a été dissipé : voilà enfin les Ouragans capables de marquer des buts. Vingt-quatre au total, dont un seul dans un filet désert, en seulement cinq matchs. Dix-sept de ces buts ont été inscrits à cinq contre cinq, une phase de jeu jusque-là problématique.

Contre les Devils, la cavalerie en attaque est enfin arrivée. Jordan Martinook est sorti de son silence et a explosé avec 10 points en cinq matchs. Jesperi Kotkaniemi, invisible contre les Islanders de New York au premier tour, a obtenu cinq points, dont une mention d’aide sur le but gagnant de la série. Le capitaine Jordan Staal s’est levé. De quoi compliquer drôlement la vie des Devils, qui avaient soudain bien d’autres soucis que le trio de Sebastian Aho.

Tout ceci pendant que Brent Burns, Jaccob Slavin, Brett Pesce et Brady Skjei tissaient leur toile en défense, devant un Frederik Andersen qui a très, très bien paru.

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Timo Meier (96) et Brent Burns (8)

Le Danois gardait de son passage à Toronto une réputation peu enviable en séries. Pour des raisons évidentes, on sait qu’il n’avait jamais atteint le deuxième tour dans la Ville Reine. Dommage pour les Maple Leafs, car il a semblé drôlement à l’aise sous cette pression, à l’exception d’une petite tache à son dossier au match numéro 3. Il sera difficile à déloger au tour suivant.

Les Devils, permettons-nous d’insister, n’ont pas à rougir de leur prestation. Dans un duel entre deux équipes qui se ressemblent, mais qui sont résolument à deux étapes différentes de leur développement, le maître a battu l’élève, tout simplement.

On peut s’attendre que ce groupe jeune et affamé reviendra encore plus fort l’an prochain, notamment avec Timo Meier dans la formation dès le camp d’entraînement et un certain gardien suisse qui sera difficile à renvoyer dans la Ligue américaine.

Aucun de ces deux clubs n’est mal pris, finalement. Il y en a juste un qui est un peu déçu. Même pas mal, probablement.

En hausse : Jesper Fast

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Jesper Fast

Il y a bien sûr son but en prolongation, mais il avait obtenu des chances de marquer de grande qualité pendant toute la rencontre.

En baisse : Tomas Tatar

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Tomas Tatar

Avant-dernier de son équipe sur le plan du temps de glace, il a encore fort peu contribué au bien collectif. Les séries éliminatoires ne sont toujours pas sa tasse de thé : un seul point en 12 matchs.

Le chiffre du match : 6

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Brent Burns

Avec six tirs jeudi, Brent Burns a maintenant atteint le filet 47 fois depuis le début des séries. C’est 11 de plus que son plus proche poursuivant, Brandon Montour.