À quelques heures du huitième et dernier match hors concours du Tricolore, et à quatre jours du début officiel de la saison 2022-2023, La Presse survole l’état de la formation.

En attaque

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jake Evans, Rem Pitlick et Joel Armia

C’est dans la poche

On l’a écrit de toutes les manières imaginables : le Canadien a amorcé son camp d’entraînement avec un surplus de vétérans en attaque. À la lumière des matchs présaison, Josh Anderson, Joel Armia, Cole Caufield, Kirby Dach, Evgenii Dadonov, Jonathan Drouin, Christian Dvorak, Jake Evans, Brendan Gallagher, Mike Hoffman et Nick Suzuki peuvent probablement dormir sur leurs deux oreilles.

On se permet d’ajouter le nom de Rem Pitlick à la liste, car sa complicité avec Evans lui vaudra de bons points pour un poste sur le quatrième trio. Le lecteur averti aura déjà compté 12 noms, auxquels on ajoutera ceux de Juraj Slafkovsky et de Sean Monahan (on s’en reparle plus loin). Des choix vont s’imposer, car tout ce monde-là ne pourra pas disputer tous les matchs.

C’est compliqué

On pourrait écrire un roman sur Slafkovsky tellement son nom a été prononcé souvent au cours des derniers mois. De toute évidence, il intrigue le personnel d’entraîneurs, qui lui a donné toutes les chances de montrer ce dont il est capable. En toute logique pour un joueur de 18 ans, il a connu un camp marqué de hauts et de bas. En cinq matchs, il a été combiné à quatre joueurs de centre. Il a été abondamment utilisé en avantage numérique, mais pas du tout lors de la rencontre de jeudi soir. Les antécédents des joueurs repêchés au tout premier rang donnent du poids au scénario d’un poste à Montréal, mais nul ne peut affirmer hors de tout doute qu’il ne sera pas cédé au Rocket de Laval. L’attente achève, mais elle n’est pas terminée. Michael Pezzetta, Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen, eux, semblent destinés au Rocket. Pezzetta a eu un camp très feutré, mais il doit passer par le ballottage. La blessure d’Armia pourrait prolonger de quelques jours son séjour à Montréal.

La carte cachée

Où se situe Sean Monahan dans l’organigramme du CH ? Bonne question. Fraîchement rétabli d’une opération majeure à la hanche, il n’a disputé que deux matchs hors concours, obtenant chaque fois des missions offensives de taille. Il ressemble toutefois, bien malgré lui, au joueur de centre en trop. À cette position, les postes de Suzuki et Dvorak sont assurés. Celui de Dach, acquis à fort prix pendant l’été, semble solide. Jake Evans peut aussi jouer à l’aile, mais ses habiletés défensives pourraient l’aider à garder sa position de prédilection. Ça enverrait donc Monahan à l’aile, encore qu’on pourrait se résigner à une rotation.

En défense

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Kaiden Guhle

C’est dans la poche

La liste est cruellement courte. Chez les vétérans, elle se limite à Michael Matheson, David Savard et Chris Wideman. Et bien sûr Joel Edmundson, quoique ce dernier, qui s’est blessé au dos juste avant le début du camp, sera encore absent pour une durée « indéterminée ». L’équipe n’a diffusé aucune nouvelle information à ce sujet au cours des deux dernières semaines. Chez les jeunes — et ils sont nombreux —, on peut parier que Kaiden Guhle sera de la formation partante du 12 octobre contre les Maple Leafs de Toronto.

Le premier choix du CH en 2020 joue avec calme et assurance, et il fait très peu d’erreurs. Bien sûr qu’il en commettra — un mauvais bond le lui a rappelé en fin de match mardi dernier —, mais Guhle semble avoir déjà gagné son pari.

C’est compliqué

Justin Barron, Jordan Harris et Arber Xhekaj ont tous d’indéniables qualités, chacun dans leur créneau. Mais aucun des trois n’a montré l’aplomb et la régularité de Guhle. Il y a cependant tellement de trous dans la défense montréalaise qu’on peut présumer qu’au moins un des trois décrochera un poste. Barron a l’avantage d’être droitier, une rareté dans l’organisation, tandis que Xhekaj apporte un facteur de rudesse et d’intimidation comme personne d’autre dans l’équipe. Il ne faudrait pas non plus passer sous silence Corey Schueneman, plus vieux que ses acolytes, qui semble jouir d’une bonne crédibilité auprès des entraîneurs malgré un profil plus effacé.

Les cartes cachées

Madison Bowey et Otto Leskinen. Il n’est pas commun que deux vétérans étiquetés « Ligue américaine » soient encore dans la LNH à ce stade-ci. Aucun des deux n’est un surdoué, mais l’un a 158 matchs d’expérience dans la LNH, et l’autre a six saisons professionnelles derrière la cravate — à Laval, en KHL ou en championnat finlandais. Puisqu’ils doivent être soumis au ballottage avant d’être cédés au Rocket, on attend visiblement à la dernière minute avant de prendre une décision. Si on juge que le groupe de jeunes est trop vert pour le grand club, on pourrait bien se tourner vers ces candidats, même si ce ne sont pas eux qui feront vendre des chandails au Centre Bell. On pourrait aussi éplucher la liste des joueurs au ballottage, au cours des prochains jours, pour ajouter du renfort.

Devant le filet

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Jake Allen

Ce n’est pas si compliqué

Une seule catégorie chez les gardiens de but, puisque le suspense est éminemment soutenable. L’indiscutable numéro 1 est désormais Jake Allen.

Il n’est pas une étoile dans la LNH, mais ni Samuel Montembeault ni Cayden Primeau n’ont montré quelque indice d’un changement de garde dans la hiérarchie des hommes masqués. Martin St-Louis a laissé planer le doute, au début du camp, en disant que le rôle d’adjoint était encore à attribuer. Or, aucun des deux n’a été étincelant. Dans ces circonstances, la logique voudrait qu’on cède Primeau au Rocket et que Montembeault épaule Allen.