Les pubs sur les chandails sont maintenant une réalité dans la LNH, et le Canadien a choisi de se joindre à la danse.

C’est un peu de cette manière que Geoff Molson, propriétaire du Canadien, a choisi d’expliquer l’arrivée d’un écusson publicitaire sur le jadis sacré maillot du club, pour la prochaine saison et aussi pour plusieurs saisons. C’est la Banque RBC, la Banque Royale du Canada, qui a obtenu ce contrat de publicité sur le chandail bleu, blanc et rouge.

Déjà, les partisans ont pu avoir une petite mise en bouche de cette nouvelle réalité en voyant défiler les images du tournoi de golf du Canadien, présenté lundi à Laval-sur-le-Lac. Le nouveau capitaine, Nick Suzuki, est arrivé dans le nouveau maillot rouge, frappé de ce petit logo publicitaire bleu et or, en compagnie des adjoints Brendan Gallagher et Joel Edmundson.

La sainte Flanelle est maintenant à vendre, de toute évidence, et il faudra s’y faire.

« On est conscients que ça va provoquer des réactions, a commencé par dire Geoff Molson à ce sujet, lundi, lors du traditionnel tournoi de golf de l’équipe. Mais c’est quelque chose qui nous a été présenté par la Ligue nationale, les 32 propriétaires ont voté en faveur de ça, et ça fait partie de la prochaine étape dans l’évolution de la Ligue. On n’est pas les seuls à le faire, et un jour, les 32 équipes vont emboîter le pas. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Geoff Molson, propriétaire du Canadien

Pour l’heure, il y a, au dernier décompte, sept clubs qui ont choisi de mettre de la pub sur leurs chandails en vue des prochaines saisons. Le propriétaire du Canadien n’a pas voulu chiffrer les détails de l’entente avec la RBC, se contentant de dire que l’entente est bonne pour « plusieurs années ».

Entre 5 et 10 millions de dollars

Selon ce que Keith Wachtel, vice-président exécutif sénior de la LNH, affirmait au mois d’avril au réseau Sportsnet, un écusson publicitaire sur un chandail de la LNH pourrait rapporter entre 5 et 10 millions de dollars par année à une équipe, selon la taille du marché. Les Capitals de Washington ont été le premier club à confirmer la présence d’un écusson publicitaire sur ses chandails.

Depuis, d’autres ont suivi... y compris le Canadien.

« C’est sûr qu’on a réfléchi beaucoup avant d’accepter, a ajouté Geoff Molson. On le voit à travers notre ligue, mais aussi dans plusieurs autres ligues, que c’est une évolution. Dans toutes les grandes ligues en Amérique du Nord, il y a de tels logos sur les chandails. »

Il y a eu les logos sur les casques aussi... c’est une évolution, ça fait partie de notre modèle d’affaires, et je le rappelle, les 32 équipes du circuit ont voté en faveur de ça.

Geoff Molson

Dans l’immédiat, la pub sur les chandails de la LNH se fera assez discrète. Selon les règles qui ont été établies à ce sujet par la ligue, tout écusson publicitaire ne peut dépasser une taille déterminée, soit environ 7,6 cm sur 8,9 cm.

Question de dosage

Pour cette raison, les joueurs de la LNH ne risquent pas de se transformer en panneaux publicitaires sur patins, à la manière des joueurs qui évoluent avec les clubs européens.

« J’ai mes doutes là-dessus, a ajouté Geoff Molson. Ça a quand même pris beaucoup de temps à la LNH et à ses équipes seulement pour en arriver à cette décision. Alors je serais surpris si un jour on voyait plus de publicités sur les chandails. »

Du côté des joueurs, on devine que la présence de cette nouvelle forme de publicité ne va empêcher personne de dormir, d’autant plus qu’il s’agit d’une source supplémentaire de revenus.

« Ça fait partie un peu de ce que le sport est devenu aujourd’hui, a noté le défenseur David Savard. C’est la nouvelle réalité. Je suis fier de porter le gilet, le logo représente la province depuis des années et des années. Ça fait partie du modèle d’affaires, mais le plus important, ça reste le logo du Canadien. »