Alors qu’on commençait à croire à la possibilité que les Oilers d’Edmonton puissent surprendre la planète hockey en remportant la Coupe Stanley dès cette année, Connor McDavid et sa bande ont joué comme s’ils disputaient un match de novembre, jeudi soir. Résultat : ils accusent maintenant un retard de 0-2 dans la finale de la conférence de l’Ouest.

L’Avalanche du Colorado l’a emporté 4-0, un match qui a étonnamment été axé sur le jeu défensif, deux jours après sa spectaculaire victoire de 8-6. Jouant devant son deuxième gardien, Pavel Francouz, l’Avalanche a joué prudemment et n’a presque pas accordé de chances de marquer aux prolifiques Oilers.

C’est dans l’espace de 2 min 4 s en deuxième période que la partie s’est jouée. Le trio composé de Nazem Kadri, Mikko Rantanen et Artturi Lehkonen a inscrit trois buts au cours de cette période, et les Oilers ne s’en sont jamais remis. Contrairement au premier match, alors qu’ils avaient tiré de l’arrière par quatre buts à un certain moment, les Oilers ont semblé abdiquer après cette poussée de trois buts.

Kadri a été la bougie d’allumage, obtenant une mention d’aide sur chacun des trois buts. L’ancien des Maple Leafs de Toronto pourrait obtenir son autonomie le 13 juillet, et la demande pour ses services sera forte. L’Avalanche a toutefois un jeu d’approximativement 23 millions sous le plafond salarial à l’heure actuelle, et Kadri sera assurément au sommet des priorités du directeur général, Joe Sakic.

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Josh Manson (42) est félicité par ses coéquipiers, alors que Derek Ryan retourne la tête basse au banc des siens.

Le DG de l’Avalanche a fait des emplettes avant la date limite des transactions l’hiver dernier, et ses acquisitions rapportent. Obtenu du Canadien, Lehkonen prouve depuis son arrivée au Colorado qu’il est un très bon joueur de hockey, contrairement à ce que semblaient croire certains observateurs à Montréal.

En 28 matchs avec l’Avalanche, dont 12 en séries, le Finlandais totalise 11 buts et 6 passes avec un différentiel de + 8. Malgré la désastreuse saison que le CH connaissait, notons que le différentiel de Lehkonen était de 0 à Montréal.

Kent Hughes a obtenu un retour intéressant en Justin Barron et un choix de deuxième tour, mais Sakic a mis la main sur un joueur complet de 26 ans qui est à l’aube de son apogée. Un joueur physique, très responsable défensivement, et capable de marquer de 25 à 30 buts par saison s’il est bien entouré, comme c’est le cas au Colorado.

Lehkonen a marqué son 5e des séries, jeudi, et le défenseur Josh Manson, une autre acquisition tardive de Sakic, a également touché la cible. Manson ajoute du muscle à une défense douée à souhait pour relancer l’attaque, mais qui n’était pas la plus imposante, encore moins depuis le départ de Ryan Graves au New Jersey.

En raison de la blessure au haut du corps qu’il avait subie lors du premier match de la série, Darcy Kuemper n’était pas en uniforme. Et si Francouz joue avec autant d’assurance qu’il l’a fait dans le deuxième match, Kuemper devra peut-être patienter avant de reprendre son filet même s’il est en mesure de le faire.

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Artturi Lehkonen (62) félicite le gardien Pavel Francouz (39) après son jeu blanc.

Mais soyons honnêtes. Les Oilers n’ont presque pas testé le gardien tchèque, qui a repoussé 24 lancers. Reste qu’un jeu blanc est un jeu blanc, surtout lorsque McDavid et Leon Draisaitl font partie de vos adversaires.

Dans le but des Oilers, Mike Smith avait amorcé le match du bon pied, réalisant plusieurs beaux arrêts. Ce départ a toutefois été vite oublié après les trois buts marqués dans le temps de le dire en deuxième période.

Curieusement, même après ces trois buts, c’est l’Avalanche qui a joué avec un sentiment d’urgence. Les Oilers ne sont jamais parvenus à trouver leur rythme, ce qui s’explique peut-être par leur manque d’expérience. Mais lorsqu’on atteint le carré d’as, on n’a tout simplement pas le droit de prendre une soirée de congé comme viennent de le faire les Oilers.

L’Avalanche ne commettra certainement pas cette erreur. Après avoir balayé les Predators de Nashville au premier tour et éliminé un redoutable adversaire au deuxième, les Blues de Saint-Louis, les hommes de Jared Bednar ont clairement retenu leur leçon du premier match contre Edmonton. Les Oilers avaient inscrit trois buts consécutifs pour réduire un déficit de 7-3 à 7-6 et donner la frousse à leurs adversaires. Deux jours plus tard, l’Avalanche a été et est restée en contrôle durant toute la partie, jouant avec énormément de structure et de concentration.

On peut s’attendre à un bien meilleur effort et à une bien meilleure performance des Oilers lors du troisième match. Devant leurs partisans, un samedi soir de surcroît, ils joueront sûrement avec l’énergie du désespoir. Ce sera essentiel, car s’ils en perdent une troisième de suite, leur retour en finale devra attendre.