« C’est vraiment spécial ce qui est en train de se passer avec le Rocket cette année. »

Les foules à la Place Bell. L’ambiance. Et le succès en séries éliminatoires, enfin. Tant de raisons qui font le bonheur des joueurs du club-école du Canadien, qui entamera la finale de l’Est de la Ligue américaine samedi contre les Thunderbirds de Springfield, au Massachusetts.

À commencer par Alex Belzile.

« C’est très plaisant, a-t-il commenté après l’entraînement du Rocket à Laval, lundi. C’est ma quatrième année ici, mais c’est la première fois qu’on a vraiment la chance de faire les séries. »

Le joueur de centre, qui se dit « très Québécois, du Bas-du-Fleuve », note aussi à quel point il est plaisant de jouer devant des partisans savants de son sport.

« Ils connaissent le hockey, souligne-t-il en souriant devant les médias. Ils célèbrent aux bons moments. Ils savent ce qui se passe. Tu sais, parfois, on va ailleurs, et il y a des foules où c’est un peu différent. On est vraiment privilégiés. »

La Place Bell, avec ses 10 062 sièges, est devenue une marmite bouillonnante de hockey ce printemps. Trois des quatre matchs à domicile en séries se sont joués à guichets fermés. Et déjà, tous les billets pour les trois rencontres consécutives prévues à Laval dans cette série quatre de sept sont partis comme des petits pains chauds. Mis en vente vendredi midi, il n’en restait plus dès 21 h 30, samedi.

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L’ambiance est survoltée à la Place Bell par les temps qui courent.

Cette effervescence peut être un avantage certain dans la Ligue américaine, selon Belzile.

« Pour certains clubs, c’est impressionnant de jouer contre de grosses foules. Le premier match contre Rochester à la maison, ils étaient un peu sous le choc de voir à quel point c’était bruyant. C’était impressionnant, tout en blanc. […] Ça fait toute la différence. »

L’ailier Danick Martel « sent l’émotion partout ».

« Même mes voisins sont venus me voir hier, lance-t-il de son ton toujours enjoué. Ils nous ont félicités, ils nous suivent. Ce ne sont pas des gens qui suivent nécessairement le hockey d’habitude, mais là, ils supportent l’équipe de la ville, une équipe à côté de chez eux. »

Attention de ne pas trop se laisser emporter, prévient toutefois l’entraîneur-chef Jean-François Houle.

« C’est important de gérer nos émotions, indique-t-il. Surtout quand la foule embarque. Il ne faut pas être indiscipliné. On doit rester terre à terre après une victoire ou un gros but. Se regrouper si on se fait compter un but de bonne heure. »

Du repos avant une « bonne série »

Le Rocket a patiné avec vigueur lundi matin sur la glace de la Place Bell. Quatre jours de repos obligent, après le balayage en trois matchs contre les Americans de Rochester.

« J’ai adoré notre pratique, a noté Houle. Ce n’était pas long, mais les gars étaient sharp et intenses. »

Si le congé a permis aux joueurs « de récupérer un peu, de prendre un pas en arrière », selon l’entraîneur-chef, certains commençaient à trouver le temps long.

En séries, quatre jours, c’est long à attendre. Ça a fait du bien de revenir au jeu, de patiner un peu, de recommencer à avoir du plaisir pour se concentrer sur le prochain match qui s’en vient, samedi.

Danick Martel

Et justement, comment se prépare-t-on à affronter une équipe qui a terminé au troisième rang du classement de l’Est, soit deux positions devant le Rocket ?

« On est assez semblables, estime Houle. Ils ont des joueurs de haut talent qui ont de l’expérience. Ce qui est différent de Rochester : ils avaient beaucoup de joueurs de talent, mais sans expérience. »

Il cite les noms de vieux routiers comme James Neal, Sam Anas et Tommy Cross.

« On a Jean-Sébastien Dea, Alex Belzile, Xavier Ouellet. C’est vraiment semblable. Ce sera une bonne série, avec deux bonnes équipes qui s’affrontent. […] Sur vidéo, c’est une bonne puissance offensive. »

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Xavier Ouellet

Martel parle quant à lui de « profondeur » et de la valeur de bons troisièmes et quatrièmes trios. « C’est eux qui vont faire gagner les matchs, souligne-t-il. Ça peut faire changer une game. »

Au sujet de l’expérience, Belzile parle plutôt de gestion des « émotions ». Utile notamment pour la troisième période de prolongation disputée lors du troisième match contre Rochester.

« C’est ça qui fait la plus grosse différence, explique-t-il. On était très calmes. On gardait le moral, on se gardait réveillés. »

Les Thunderbirds ont balayé leurs deux précédents adversaires. Le Rocket aborde-t-il cette série en tant que négligé ?

« Si tu attaques une série en pensant que tu es négligé, tu ne gagneras jamais, lance Martel. Dans ma tête, il n’y a aucune chance qu’on est négligés dans cette série-là. »

PROCHAINS MATCHS :
Rocket c. Thunderbirds
Samedi (19 h 35) à Springfield
Dimanche (17 h 05) à Springfield