Le torchon brûle-t-il entre Jeff Petry et Dominique Ducharme ?

Le défenseur avait affirmé après la défaite de 5-2, mardi soir à Pittsburgh, que son équipe répétait invariablement les mêmes erreurs. « On dirait qu’il n’y a pas de structure », avait-il aussi lancé, dans ce qui a été interprété comme une pointe adressée à son entraîneur-chef.

Une douzaine d’heures plus tard, Ducharme ne semblait pas animé d’un quelconque désir de s’épancher sur cette histoire. « Il n’y a pas de désordre dans notre système de jeu, a-t-il sèchement assuré. Tout est clair, je m’assure de ça tous les jours. Il n’y a aucun problème là. »

Peut-être que ce n’était pas une question de structure ou de système, mais force est de constater qu’un problème, il y en avait un, à la suite de la déclaration de Petry. Car Ducharme a cru bon d’aborder le sujet avec le reste de l’équipe au cours d’une rencontre avant l’entraînement de mercredi matin.

« Chaque fois qu’on a besoin de parler, on le fait en famille, a dit le Québécois. On s’est occupés de ça. »

Ducharme n’a pas voulu « rentrer dans les détails » par rapport à la réunion d’équipe. « On a géré ce dossier-là. Il est clos. »

Plus nuancé, il a concédé que « tout le monde veut gagner » et que « personne n’est content de la situation ». La situation étant évidemment la saison catastrophique que connaît l’équipe, qui croupit au 31e et avant-dernier rang du classement général de la ligue après 30 matchs.

« Que ce soit moi, les joueurs, le personnel, tout le monde veut avoir du succès, a-t-il poursuivi. Il y a juste une façon [d’y arriver] : tu te retrousses les manches et tu recommences. »

« Rien de particulier »

Petry n’a pas été rendu disponible pour clarifier sa pensée auprès des médias au sujet du système de jeu ou de la structure de l’équipe sur la glace.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry

Le défenseur Ben Chiarot, qui a dit ne rien savoir des propos de son coéquipier, a platement déclaré : « On a un système que Dominique a mis en place [et] on essaie de le suivre chaque soir. »

David Savard, un autre défenseur, devait être plus attentif pendant la réunion d’équipe, puisqu’il semblait bien au courant de la situation. Calmement, il a toutefois expliqué que le système de jeu du Canadien n’avait « rien de particulier » par rapport à ce qu’il avait connu plus tôt dans sa carrière, à Columbus et à Tampa.

« Il faut juste l’exécuter et rester concentré sur le plan », a-t-il ajouté. Trop souvent, un joueur se retrouve hors position en tentant de « récupérer » l’erreur d’un autre.

« Ça crée un effet domino et la situation a l’air plus grosse que si tout le monde avait gardé sa position et laissé le temps au gars de se replacer, a-t-il analysé. Ce serait plus simple comme ça. C’est à nous de garder les yeux sur ce qu’on a à faire, de gagner nos batailles à un contre un. Chaque joueur doit mieux faire individuellement. »

« Il faut revenir à notre style de jeu, a encore dit Savard. Quand on le fait, on est une équipe efficace, on est capables de créer de l’échec avant. »

Le vétéran n’a toutefois pas caché que, « par moments, [l’équipe] est un groupe un peu plus fragile ». Ainsi, « quand les choses se mettent à tomber, ça déboule vite ».

C’est à nous, les plus vieux, de maintenir la garde, de rester concentrés et de jouer de la bonne façon.

David Savard

Cette remarque sur les « plus vieux » est intéressante quand on sait à quel point la formation du Canadien, ravagée par les blessures, compte sur un grand nombre de remplaçants.

Les attaquants Laurent Dauphin, Michael Pezzetta, Ryan Poehling et Jesse Ylönen ont tous amorcé la saison dans la Ligue américaine. Cole Caufield y a aussi passé quelques semaines. On peut douter que Cédric Paquette, dans une équipe en santé, disputerait tous les matchs. Et le défenseur Kale Clague, récemment acquis des Kings de Los Angeles par le truchement du ballottage, n’est pas encore considéré comme un joueur établi de la LNH.

« C’est un défi que toutes les équipes affrontent », a prévenu Ben Chiarot. Il a néanmoins avoué qu’avec une formation qui change « tous les deux matchs », la chimie sur la glace est loin d’être optimale.

« Quand tu as des nouveaux joueurs qui arrivent comme ça, […] c’est certain qu’il y a des ajustements à faire et que ça prend un certain temps », a abondé Ducharme.

Les « drôles de situations », comme sur le premier but des Penguins, mardi, sont donc plus susceptibles de se produire.

« Il faut juste revenir à l’aréna et s’assurer qu’on va être meilleurs, a conclu Ducharme. C’est ça qu’on contrôle. »

Le Tricolore disputera son prochain match à domicile, ce jeudi, contre les Flyers de Philadelphie.

En bref

Absences à long terme pour Dvorak et Anderson

Soignant une blessure au « bas du corps », Christian Dvorak sera absent pour une durée indéterminée, a indiqué le Canadien dans un communiqué, tandis que Josh Anderson ratera plus de temps que ce qui était prévu dans son cas. Dvorak a déjà raté les trois derniers matchs de son équipe. Il s’est blessé le 7 décembre dernier contre le Lightning de Tampa Bay. Quant à Anderson, qui s’est blessé au « haut du corps » le 2 décembre, le club a annoncé que sa convalescence, d’abord estimée à deux à quatre semaines, serait finalement de huit semaines. Si cet échéancier est respecté, on pourrait le revoir à la fin du mois de janvier. Les deux attaquants s’ajoutent à une liste de blessés à long terme déjà étoffée. Tyler Toffoli devra patienter environ huit semaines avant de revenir au jeu. Et aucune date de retour n’a encore été fixée dans le cas de Joel Edmundson. L’équipe a toutefois annoncé que les noms de Brendan Gallagher et de Sami Niku avaient été retirés du protocole de COVID-19 de la LNH. Après avoir raté les six derniers matchs, ils se soumettent actuellement à une « remise en forme progressive » avant de sauter de nouveau sur la glace. Ils n’affronteront pas les Flyers jeudi.

Armia laissé de côté ?

La formation à l’entraînement laissait croire, mercredi matin, que Joel Armia serait laissé de côté jeudi. Non seulement l’ailier était l’attaquant en trop sur le quatrième trio composé de Michael Pezzetta, de Cédric Paquette et de Mathieu Perreault, mais il a même été muté en défense à la droite de Corey Schueneman pendant un exercice. Dominique Ducharme n’a pas voulu confirmer si le Finlandais jouerait ou non jeudi. Il a simplement rappelé qu’il aimait « Armia comme joueur » et qu’il « cro[yait] en lui ». « Il veut en faire plus pour l’équipe, je suis sûr, a poursuivi l’entraîneur. On veut travailler avec lui comme avec tout le monde. » Armia a été limité à 1 seul but et à 5 points en 28 matchs cette saison. Il écoule la première des quatre années prévues à son contrat, au salaire moyen de 3,4 millions de dollars.