Samuel Vigneault n’a peut-être pas obtenu le contrat de la LNH dont il rêvait, mais il se retrouve aujourd’hui à une seule porte du Centre Bell, avec le Rocket de Laval.

Qu’il parvienne ou non à rejoindre le Canadien un jour, son parcours est déjà improbable, après avoir joué au niveau midget BB à Baie-Comeau à l’âge de 16 ans.

« Quand j’ai su que le Rocket était intéressé, ç’a été facile de dire oui, a-t-il confié lundi après-midi au bout du fil. J’allais me retrouver dans l’organisation du Canadien et jouer proche de la maison. »

Vigneault, 24 ans, vient de disputer trois saisons complètes avec les Monsters de Cleveland, dans la Ligue américaine, après quelques saisons dans la NCAA à l’Université Clarkson.

Il n’a pas été embauché par le Rocket pour sa contribution à l’attaque. En 190 matchs à Cleveland, il a amassé 63 points, dont 25 buts.

Je mesure quand même 6 pi 5 po, je peux amener de la robustesse. Je suis un centre capable de créer des jeux et je suis responsable dans ma zone.

Samuel Vigneault

Avec le fiasco de l’an dernier à Laval, alors que Riley Barber et Phil Varone ont été échangés au cœur de l’hiver en pleine crise de leadership, Vigneault a sans doute aussi été embauché par le Rocket pour ses qualités humaines et sociales.

Comme Mathieu Darche à son époque, le parcours de Vigneault risque d’en inspirer plusieurs.

« Des Mathieu Darche, il n’y en a pas souvent. Il a travaillé fort, et il a joué pour le Canadien. Même un gars comme Alex Belzile, du Rocket, a un parcours semblable. Il a un contrat [à deux volets de la LNH], il frappe à la porte, et je le connais bien en plus.

« Même si j’ai un contrat à un volet de la Ligue américaine, atteindre la Ligue nationale demeure mon objectif principal. Plus j’aurai du succès avec le Rocket, plus j’ai une chance de signer un contrat de la Ligue nationale. Mais je devrai me démarquer encore plus si je veux avoir la chance de décrocher un contrat. »

« La bonne décision »

Après une année dans le midget AAA, Vigneault a été repêché au 13e tour par les Cataractes de Shawinigan. Mais un mois avant le début du camp d’entraînement, il s’est fracturé un poignet. Il s’est alors retrouvé avec le club junior AAA de La Tuque.

« Je suivais des cours à distance et ça n’allait pas très bien, alors que j’avais toujours eu de bonnes notes à l’école auparavant. Avec mes parents, on a décidé de mettre une croix sur la saison, de jouer près de la maison, dans le midget BB, et de prioriser les études. »

Disons que dans le midget BB, mes espoirs de percer étaient quand même assez bas…

Samuel Vigneault

Puis il s’est présenté à un showcase destiné à impressionner les entraîneurs d’universités américaines. Claude Morin et Alexandre Dandenault l’ont remarqué.

« Ils m’ont beaucoup parlé et aidé à prendre la bonne décision. Ils m’ont offert une bourse pour jouer au cégep André-Laurendeau. J’ai retrouvé ma confiance avec eux et recommencé à croire en mon rêve. J’ai pu ensuite obtenir une bourse à l’Université Clarkson. »

Le passage à la NCAA a tout changé pour lui.

« Ç’a été majeur. J’ai pu me développer à mon rythme. M’entraîner plus souvent en raison du calendrier moins chargé. En plus de m’améliorer comme joueur, j’ai obtenu mon bac en finances. Si le hockey devait arrêter, j’ai un plan B. J’aimerais devenir planificateur financier. Je continue d’ailleurs à suivre des cours en ligne. »

Les clubs n’ont jamais trop de ce type de joueurs déterminés au parcours inspirant.