Avec la disparition de la CWHL et la décision des meilleures athlètes de se regrouper au sein d’une association de joueuses professionnelles (la Professional Women’s Hockey Players Association), les équipes nationales du Canada et des États-Unis se retrouvaient cette année dans une situation curieuse où elles n’auraient pratiquement eu aucune occasion de jouer l’une contre l’autre avant les Championnats du monde d’Halifax, au printemps 2020.

Hockey Canada a donc décidé d’organiser une série de sept mini-camps de quatre jours à Montréal, Toronto et Kitchener. Le premier prend fin aujourd’hui au CEPSUM, sur le campus de l’Université de Montréal. Depuis lundi, une trentaine des meilleures joueuses canadiennes ont pris part à des séances d’entraînement intensives.

La formation nationale se réunira encore deux fois à Montréal cet automne et peut-être encore une fois, en mars, juste avant les Mondiaux. Des matchs sont aussi prévus contre les Américaines.

Gina Kingsbury, directrice de l’équipe nationale féminine, a expliqué : « C’est une saison inhabituelle pour les athlètes de notre équipe nationale. Au cours des 12 dernières saisons, elles ont eu différentes options pour jouer dans des clubs, mais ce n’est plus le cas, d’où l’idée d’organiser ces mini-camps. »

« Nous sommes vraiment reconnaissants de l’engagement des athlètes envers notre équipe nationale et nous les soutenons évidemment dans leurs efforts pour parvenir à mettre sur pied un circuit professionnel féminin. Nous avons d’ailleurs tenu compte des projets de la PWHPA dans le calendrier des mini-camps. »

Mélodie Daoust, l’une des attaquantes vedettes de l’équipe nationale, est aussi entraîneuse adjointe avec les Carabins de l’Université de Montréal. Elle est donc en terrain connu cette semaine. 

C’est bien de changer d’endroit pour s’entraîner et c’est encore plus le fun pour moi que ce soit chez nous, au CEPSUM.

Mélodie Daoust

« En plus, on est vraiment très occupées, avec ces mini-camps, poursuit Mélodie Daoust. La préparation de la saison des Carabins et aussi les Showcases de la PWHPA, des séries de matchs avec les meilleures joueuses du monde destinées à faire la promotion du hockey féminin. Il y en aura justement un ce week-end au New Hampshire, un autre à Chicago dans deux semaines et d’autres encore plus tard cet hiver. »

Quatre équipes s’affrontent dans ces Showcases et l’une d’elles réunies essentiellement les joueuses qui évoluaient avec les Canadiennes de Montréal la saison dernière.

Une implication financière majeure

Hockey Canada a profité du mini-camp de l’équipe féminine pour annoncer l’arrivée d’un nouveau partenaire financier, BFL Canada (entreprise spécialisée dans la gestion de risque, le courtage en assurance et la gestion des avantages sociaux).

Le président et chef de la direction de BFL Canada, Barry F. Lorenzetti, a expliqué qu’il s’agissait d’un « investissement » dans le hockey féminin au moment où ce sport est appelé à un bel avenir.

D’une durée de cinq ans, ce nouveau partenariat va toucher les équipes nationales, mais aussi des programmes locaux et tout particulièrement les entraîneuses. Les activités au Canada du week-end mondial du hockey féminin, du 4 au 6 octobre, seront d’ailleurs commanditées par BFL Canada.

Caroline Ouellette, qui œuvre justement comme entraîneuse à plusieurs niveaux, avec l’équipe nationale notamment, a dit espérer que l’exemple de BFL Canada soit suivi par d’autres entreprises, tout en rappelant l’importance d’offrir aux meilleures joueuses les mêmes opportunités que les hommes.

Se tournant vers Mélodie Daoust, Lauriane Rougeau, Laura Stacey et Sarah Nurse, la quadruple médaillée d’or olympique a souligné : « À elles quatre, elles ont deux maîtrises, deux baccalauréats universitaires et elles vont exceller dans leur domaine respectif. Mais elles sont encore meilleures comme joueuses de hockey !

« De plus en plus de jeunes filles rêvent de jouer pour les Canadiennes. Je suis la mère d’une petite fille de 3 ans et je voudrais qu’elle puisse réaliser tous ses rêves dans la vie, qu’elle puisse gagner sa vie en jouant au hockey, si c’est cela qu’elle veut faire. »