Après avoir dû se contenter d'une année sabbatique un peu à reculons, Alain Vigneault savait qu'il devait revenir au plus vite à ce qu'il aime : diriger une équipe de la LNH.

Cette fois, ça n'a pas été trop long. Au terme de la saison, deux équipes ont appelé les Rangers pour obtenir la permission de discuter avec lui, puisqu'il avait encore une saison de contrat à écouler avec le club new-yorkais. Les Flyers ont été les plus persistants, et aussi les plus généreux avec une offre de 25 millions sur cinq ans, et voici que l'entraîneur québécois nourrit déjà de grands espoirs avant même d'avoir dirigé un premier entraînement.

De grands espoirs ? Correction : de très grands espoirs.

« J'ai déjà participé deux fois à la finale et là, il me manque la Coupe. Je pense qu'on peut gagner dans un avenir rapproché, qu'on a une bonne chance de gagner la Coupe Stanley. » - Alain Vigneault en conférence téléphonique

À des oreilles montréalaises, c'est le genre de déclaration qui fait sursauter, parce que par ici, les attentes sont plus modestes. Mais là-bas, à Philadelphie, une ville où le célèbre trophée de Lord Stanley n'a pourtant pas été vu sur un char allégorique depuis 1975, c'est le genre de déclaration qui est lancée sans que personne sourcille.

Parce que c'est le but qui est visé par Alain Vigneault, qui n'aurait pas choisi de s'embarquer dans cette galère autrement.

« Pour gagner, ça prend un engagement total et entier de la part de la direction, et c'est ce qu'on a ici, a-t-il ajouté. C'est ce qui nous donne une chance de gagner. J'ai parlé avec Paul Holmgren [le président du club], avec Chuck Fletcher [le directeur général], et j'ai vite compris qu'il y a cet engagement qui existe à la tête des Flyers. J'ai toujours travaillé avec des organisations de première classe, que ce soit à Montréal, à Vancouver ou à New York avec les Rangers. C'est comme ça ici aussi. »

Vigneault a expliqué combien tout s'était conclu rapidement, après un premier coup de fil qui est survenu le dimanche 7 avril, le lendemain des derniers matchs de la saison. « J'ai été en contact avec deux équipes : les Flyers et puis une autre [qu'il refuse de nommer], avec laquelle ça n'a pas été la même chose qu'avec les Flyers. Et ensuite, ça s'est passé assez rapidement. »

L'homme de 57 ans va donc hériter d'une formation qui rate les séries une fois sur deux depuis 2012-2013, d'une formation qui a conclu la dernière saison au 11e rang du classement de l'Association de l'Est.

Mais il entrevoit quand même un avenir très reluisant.

« Écoutez, je n'étais pas là la saison dernière, mais de ce que je comprends, c'est une équipe qui a manqué de constance... J'arrive ici avec une ouverture d'esprit, sans avoir d'idées préconçues. Tout le monde va avoir la chance de se faire valoir. J'ai déjà eu de jeunes équipes en arrivant à Vancouver, j'ai déjà eu une équipe de vétérans en arrivant avec les Rangers, et ici, je pense hériter du meilleur des deux mondes : une jeune équipe qui peut aussi miser sur de bons vétérans. »

Alain Vigneault le dira ouvertement : il avait hâte de se retrouver derrière un banc après une année passée, en gros, à jouer au golf et au tennis.

« Il n'y a personne qui a appelé l'an passé, alors j'en ai profité pour faire autre chose ; pour la première fois en 15 ans, j'ai passé Noël et le jour de l'An chez nous, en Outaouais ! Mais mon golf n'est pas vraiment meilleur qu'avant... »