On va se le dire, nous étions nombreux dans cette salle à croire que la transaction Max Pacioretty allait être un désastre. Laisser aller un gars de 30 buts comme ça, capitaine en plus, c'est rarement une bonne idée.

Mais maintenant ? Maintenant, on dirait que c'était peut-être une bonne idée, après tout.

Il y a l'aspect psychologique d'abord. Pacioretty, c'est bien connu, était parfois du genre bougon, dans le vestiaire, et on a déjà raconté à quel point l'humeur du capitaine avait l'habitude de déteindre sur le reste du groupe. Ensuite, pour poursuivre cette fine analyse, il y a ce qui compte vraiment : les buts et les aides.

En six matchs jusqu'ici avec les Golden Knights, Pacioretty n'a qu'un seul but pour aller avec le - 3 à sa fiche, alors que Tatar, avec ses trois points de samedi soir au Centre Bell, se retrouve avec quatre points en quatre matchs, et aussi avec un + 3 à sa fiche.

On comprend, bien sûr, qu'il reste encore bien du hockey au calendrier, et on comprend aussi qu'on ne se lance pas dans de grandes conclusions après seulement six ou quatre matchs. Mais pour l'instant, du moins, Tomas Tatar a l'air d'un gars qui n'était pas heureux de perdre son temps dans les gradins à Vegas, la saison passée, et qui souhaite chèrement se reprendre cette saison, la rage de vaincre et le goût de se venger au coeur, ou quelque chose comme ça.

« C'est vous qui le dites, pas moi, a-t-il répondu samedi soir dans le vestiaire. Je ne pense pas à racheter quoi que ce soit et je ne pense pas non plus à la saison dernière et à ce qui s'est passé à Vegas. Tout ce que je sais, c'est qu'en arrivant ici, tous les gars m'ont accueilli avec le sourire. »

« Le hockey, c'est une question de chance. Il faut que quelqu'un, quelque part, te donne une chance. C'est ce que j'ai obtenu en arrivant ici. »

- Tomas Tatar

CINQ POINTS SUR UNE POSSIBILITÉ DE HUIT

Le Canadien a donc obtenu une deuxième victoire en une semaine contre les Penguins de Pittsburgh, cette fois en tirs de barrage, cette fois par la marque de 4-3. C'est bien pour dire : si on regarde la formation des deux équipes sur papier, il y en a une qui est nettement plus talentueuse que l'autre. Et, non, ce n'est pas le Canadien.

Malgré cette implacable réalité, le Canadien a récolté quatre points sur une possibilité de quatre face à ces Penguins. Tomas Tatar croit comprendre pourquoi. « Notre équipe est une équipe rapide, et quand on joue comme ça, avec rapidité, je pense qu'on devient une très bonne équipe. »

Tout un contraste avec le match précédent, celui contre les Kings, où les joueurs du Canadien semblaient patiner dans le sable mouvant. Il n'y avait pas de sable mouvant sur la glace du Centre Bell samedi soir, et plusieurs membres du Bleu-blanc-rouge en ont profité pour se faire remarquer.

Ça comprend Jonathan Drouin, qui nous a rappelé de quoi il est capable lorsqu'il est à son aise. Si Drouin peut enchaîner des performances comme celle-ci avec constance, on pourrait être surpris en avril, mesdames, messieurs. Dans son cas, faut-il le rappeler, ça n'a jamais été un problème de talent.

Avec tout ça, le Canadien a récolté cinq points sur une possibilité de huit à ses quatre premiers matchs de la saison, contre les Leafs, les Penguins (deux fois) et les Kings. La plupart des experts avaient sans doute prédit une récolte de 0 point après ces quatre matchs-là. Aussi, à part le match contre les Kings, le club s'est révélé compétitif de manière régulière.

Ce bout-là, par rapport à la saison dernière, c'est déjà un énorme pas en avant.