Jesperi Kotkaniemi n'est peut-être pas l'athlète le plus loquace, mais on ne s'est pas ennuyé autour de lui en fin de semaine.

D'abord, un peu de contexte. Dans une cuvée 2018 mince à la position de centre, Kotkaniemi s'est démarqué dans les derniers mois, notamment grâce à une performance de trois buts et six aides en sept matchs au Championnat du monde des moins de 18 ans. Il a ainsi aidé la Finlande à remporter la médaille d'or. Le voici au sixième rang des espoirs européens de la Centrale de recrutement de la LNH.

Les rumeurs d'intérêt du Canadien à son endroit s'intensifient, et le patineur de 17 ans les a nourries en révélant avoir soupé avec les dirigeants de trois équipes au cours de la semaine: Detroit, Edmonton... et Montréal! Et il a lui-même évoqué la rumeur selon laquelle Marc Bergevin souhaiterait repêcher un centre. «J'ai entendu dire qu'ils veulent sélectionner un centre. J'espère que ce sera moi!», a-t-il lancé en riant.

Kotkaniemi s'est entretenu avec les médias pendant une quinzaine de minutes, samedi. Au fil de la discussion, un collègue lui a demandé s'il estime que le fait de jouer au centre pourrait l'aider à se démarquer, dans une année dominée par des ailiers et des défenseurs.

«Je suis un centre, mais j'ai passé les deux dernières saisons à l'aile avec mon club, car j'étais un des plus jeunes de l'équipe et on avait des centres plus expérimentés», a répondu Kotkaniemi.

Alex Galchenyuk

Sa réponse n'était évidemment pas sans rappeler le mélodrame qui se joue à Montréal depuis six ans avec le pauvre Alex Galchenyuk, attendu comme le premier grand centre du Tricolore depuis Vincent Damphousse. Galchenyuk ne connaît pas une vilaine carrière, mais le problème de l'équipe au centre demeure entier.

Kotkaniemi a ensuite précisé qu'il a joué à l'aile avec son club professionnel, Assat, mais qu'en équipe nationale, il a retrouvé sa place au centre. Et il a été catégorique: c'est là qu'il se voit jouer à long terme. «Les deux options [centre ou ailier] me conviennent, mais je suis un centre. [...] Ça fait quelque chose comme 15 ans que je joue au centre, donc c'est ce à quoi je suis le plus habitué.»

Grand cas a été fait de sa prestation au mondial U18, mais Kotkaniemi a également été impressionnant en saison. Ses 29 points (10 buts, 19 aides) en 57 matchs, amassés dans la ligue sénior de la Finlande, constituent en effet un exploit pour un jeune qui fêtera ses 18 ans en juillet. À titre comparatif, les excellents Teuvo Teravainen et Sebastian Aho, des Hurricanes de la Caroline, avaient produit à un rythme sensiblement inférieur au même âge, dans la même ligue.

À 6 pi 2 po et 188 lb, Kotkaniemi est encore un peu frêle pour affronter des hommes, mais il a amplement de temps pour ajouter du muscle. Et pour le moment, ça ne l'empêche pas de se plaire dans les espaces restreints.

«C'est ce qui me stimule, explique-t-il. J'aime être le gars qui va devant le filet et qui bataille dans les coins. J'aime ça.»

Kotkaniemi affirme avoir deux autres années de contrat à écouler à Assat, ce qui ne devrait toutefois pas faire reculer Trevor Timmins, qui a dit haut et fort, samedi, que le CH n'était pas à la recherche d'une «solution rapide».

Avec le troisième choix au total, de même que quatre choix de deuxième tour, le Canadien dispose de plusieurs atouts pour conclure une transaction et mettre la main sur un choix additionnel de premier tour au moment jugé opportun. Car quand Timmins parle de ne pas repêcher purement en fonction des besoins, il ne voulait pas dire d'éviter de repêcher des centres! Seulement, de ne pas bousculer l'ordre du «meilleur joueur disponible» en fonction d'un besoin précis et immédiat.