Le Canadien et les Bruins entretiennent une intense rivalité après avoir croisé le fer à quatre reprises en séries depuis 2008. Mais année après année, les Bruins perdent de ces éléments qui ont contribué à nourrir l'animosité entre les deux équipes.

À l'été 2013, c'était Andrew Ference, connu pour son doigt d'honneur à la foule du Centre Bell. L'an passé, c'était Shawn Thornton, quelques semaines après son jet d'eau envers P.K. Subban. Cet été, c'était Milan Lucic, dont les mots pas très gentils à l'endroit de Dale Weise et Alexei Emelin ont fait la manchette.

«Milan Lucic était un élément important de la rivalité, a reconnu Tomas Plekanec, rencontré après l'entraînement d'hier à Brossard. On verra quel genre d'équipe ils auront. Ils ont quelques nouveaux joueurs, mais ce sera encore dur de les affronter, j'en suis convaincu.»

C'est sans oublier l'ancien bourreau de Max Pacioretty, Zdeno Chara, dont la présence n'est toujours pas confirmée. Et même s'il endosse l'uniforme, le défenseur géant voit son utilisation dégringoler d'année en année, et ce n'est pas à 38 ans que cette tendance sera inversée.

Bref, si les partisans du Canadien veulent détester les Bruins, ils devront trouver de nouvelles cibles!

Tampa, Ottawa, Boston, Toronto?

Les Bruins ont raté les séries la saison dernière et feront face à tout un défi pour se qualifier cette année. Idem pour les Maple Leafs, exclus depuis deux ans.

En revanche, le Canadien a affronté le Lightning lors des deux derniers printemps, et les Sénateurs en 2013 et en 2015. Est-ce à dire qu'il faut revoir la hiérarchie des rivalités les plus vives du Tricolore?

«Ça ne change pas, croit Plekanec. C'est encore Toronto et Boston, de même que les équipes canadiennes. Mais ces matchs veulent quand même dire deux points.

«Les partisans de Boston aiment ces matchs, on les aime en tant que joueurs. Je ne vois pas vraiment de différence.»

Dale Weise, lui, croit comprendre pourquoi le Lightning, par exemple, ne pourra jamais devenir le rival qu'ont été les Leafs ou les Bruins, et ce, même si les confrontations en séries se multiplient.

«On a une rivalité avec Tampa, mais il n'y a pas assez de joueurs que l'on déteste affronter, estime le numéro 22. Le Lightning a des joueurs de grand talent, rapides, mais pas vraiment robustes. Ils te battent avec leur vitesse, leur talent. Ils sont frustrants en ce sens. Boston sera toujours une de nos plus grandes rivalités. Et Ottawa est en train d'atteindre ce niveau.»

Malgré le départ des Lucic et Thornton, les Bruins demeurent encore capables de se défendre. Le défenseur Kevan Miller, par exemple, avait à lui seul blessé deux joueurs sur une même séquence en fin de saison 2013-2014: Weise sur une mise en échec, puis Travis Moen, qui voulait venger Weise en jetant les gants.

«Les Bruins auront toujours la même réputation, peu importe leur formation. La réputation d'une équipe grosse et dure. Ils ont acquis des joueurs de ce type. Matt Beleskey, je l'ai connu dans l'Ouest, il est très dur à affronter. Jimmy Hayes est également très gros [6 pi 5 po, 215 lb]. Ce sera encore difficile.»

Weise a visiblement raison quand on regarde les 159 mises en échec de Beleskey la saison dernière à Anaheim, et les 147 de Hayes en Floride. Mais avant que ces noms ne suscitent les mêmes réactions que Chara, Lucic et Thornton, il faudrait plusieurs années. Et idéalement une confrontation ou deux en séries...