Randy Cunneyworth n'a remporté contre les Red Wings de Detroit que sa sixième victoire en 17 matchs depuis qu'il a remplacé Jacques Martin derrière le banc du Canadien, mais parmi ces six victoires, on en compte une de six buts et deux autres de sept buts.

«Y a-t-il moyen de les redistribuer quelque peu?», a demandé l'entraîneur-chef.

Le résultat du match a étonné un peu tout le monde... sauf les joueurs du Tricolore, semble-t-il.

«Ça ne nous a pas surpris, a insisté Rene Bourque, auteur de son premier but dans l'uniforme du CH. On ne s'attendait peut-être pas à marquer six buts d'emblée, mais nous savons que nous sommes capables de battre les bonnes équipes.»

Croisé avant la rencontre, Brian Gionta hochait la tête en tentant d'expliquer la saison du Canadien.

«On est capables de très bonnes performances contre les puissances de la ligue, mais on connaît des baisses de régime devant les équipes moins bonnes», a noté le capitaine.

On vient d'en avoir un bel exemple!

Les Red Wings, pourtant la meilleure équipe de la ligue, ont vite paru dépassés par les événements et pris au dépourvu par une attaque qu'ils n'avaient pas vue venir. Ils avaient tellement hâte que la soirée finisse qu'ils sont revenus sur la glace lorsqu'il restait encore deux pleines minutes à l'entracte!

«Je ne vais pas regarder le film du match. Je vais aller prendre un verre, voilà ce que je vais faire», a lâché l'entraîneur-chef Mike Babcock.

«On a été horribles, c'est tout ce que je peux dire. Heureusement, la soirée est terminée, et ce n'est pas trop tôt.»

Subban mis au ban(c), ses coéquipiers endossent

Seule ombre au tableau: P.K. Subban a été cloué au banc durant toute la deuxième période après avoir écopé d'une pénalité inutile en fin de première.

«On ne peut pas profiter d'un avantage numérique et agir de la sorte, a indiqué Cunneyworth. Il avait battu Dan Cleary, mais il s'est quand même retourné vers lui pour lui donner la monnaie de sa pièce.»

Les joueurs ont complètement appuyé la décision des entraîneurs.

«Les gars qui n'ont pas la tête à la bonne place ou qui font des gestes irréfléchis seront cloués au banc, a dit Carey Price. Les entraîneurs veulent implanter de la responsabilisation, ce qui est déterminant au hockey. Si des joueurs suivent sur leur propre programme, nous ne gagnerons pas.»

Erik Cole, lui, a trouvé que le contexte se prêtait bien à un pensum. «C'est un luxe qu'on peut se permettre lorsqu'on a une avance de quatre buts, a noté Cole. P.K. est un joueur que l'adversaire va cibler, il est bon pour nous et quand il garde les choses simples, il facilite la vie de tout le monde.

«Sauf qu'il a pris une position égoïste et c'était le genre de discipline dont il avait besoin. C'était une bonne occasion d'envoyer un message.»

Il reste maintenant à savoir comment le Tricolore utilisera cette belle victoire contre les Wings compte tenu du fait qu'il bénéficie maintenant d'un repos de cinq jours en raison du match des Étoiles.

«Quelqu'un me demandait si ce serait une mauvaise chose d'avoir congé si jamais on gagnait, car on pourrait bâtir notre confiance à partir d'une telle victoire», a rappelé Cole.

«Mais je crois que ce sera bon de profiter de la pause pour se reposer le corps et l'esprit.»