Le Canadien est en finale d'association et vient d'être blanchi deux fois par les Flyers de Philadelphie. Pourtant, le joueur qui semble le plus attirer d'attention, c'est celui qui a le moins joué, mardi.

Mais telle a été la saison de Sergei Kostitsyn, dont le retour dans l'alignement en a fait sourciller plusieurs.

«On a besoin de plusieurs joueurs en séries éliminatoires, a vaguement expliqué Jacques Martin. En tant qu'entraîneur, je suis responsable d'insérer certains joueurs et d'en retrancher d'autres, en espérant que les joueurs concernés répondront de la bonne manière.»

Martin n'a cependant pas voulu commenter directement la performance individuelle de Kostitsyn dans ce deuxième match de la série, se bornant à dire que son équipe avait «en général beaucoup mieux compétitionné».

Le retour du jeune Kostitsyn dans le giron de l'équipe puis dans la formation n'a donc pas été clarifié.

Chose certaine, le comité de vétérans à qui s'adresse parfois l'entraîneur - et qui a déjà témoigné de son mécontentement à l'égard de Sergei - n'a pas été impliqué dans la décision.

«Nous n'avons pas été consultés et nous n'avons pas à l'être, a dit Brian Gionta. L'entraîneur prend les décisions et nous les acceptons.»

«Nous sommes tous dans le même bateau, a renchéri Hal Gill sur le même ton. Il y a beaucoup de conversations entre les entraîneurs et les joueurs, mais l'entraîneur est payé pour prendre ce genre de décision.»

Quant au principal intéressé, il a nié qu'il y avait dissension entre le reste de l'équipe et lui.

«Tout le monde m'a aidé et m'a supporté», a assuré Kostitsyn en faisant référence aux moments difficiles qui ont ponctué les dernières semaines.

Sergei K. a disputé mardi sa première rencontre depuis le quatrième match de la série face aux Capitals de Washington. Il a bien sûr senti à quel point sa marge de manoeuvre était mince.

«Je dois me prouver dès les deux ou trois premières présences si je veux que l'entraîneur m'utilise davantage», a-t-il reconnu.

Est-ce ainsi que les choses se sont déroulées pour lui mardi?

«Probablement pas», a répondu Sergei, qui a été limité à huit présences sur la glace.

Pouliot: «À moi d'élever mon jeu»

Le retour de Kostitsyn dans l'alignement a coïncidé avec le retrait de Benoit Pouliot.

L'attaquant franco-ontarien, qui admet avoir perdu confiance en ses moyens, ne revendique que trois mentions d'aide à ses 22 derniers matchs.

«C'est sûr que c'est frustrant, a confié Pouliot. Tu veux faire partie de l'équipe et aider l'équipe à gagner.

«Ça fait un bout que ça va mal, a-t-il ajouté. Jouer deux ou trois minutes par match et rester tout le temps au banc, ce n'est pas la chose la plus facile.

«Mais je dois garder la tête haute et me dire que demain est un autre jour.»

Pouliot est conscient qu'il est seul capable de forcer la main de son entraîneur en lui démontrant une ardeur redoublée et des efforts qui peuvent payer.

«Il en revient à moi d'élever mon jeu et de faire savoir au coach qu'il ne doit plus me sortir de la formation, a dit Pouliot. Je ne mettrai pas à chialer après lui. Il n'avait pas le choix de faire un petit changement avec tout ce qui se passe.

«Pour ma part, je le prends comme une poussée dans le dos et comme une façon de me dire : réveille, t'es capable.»