Hal Gill a bien essayé. Il a chaussé les patins lors de l'entraînement matinal et il a pris part à la période d'échauffement tout juste avant le match.

Mais la douleur était trop intense.

Souvent, lorsque Jacques Martin dit qu'une «décision sera prise avant le match» quant à l'alignement de l'équipe, son idée est déjà faite. Il ne veut simplement pas la partager.

Mais lundi, avant le sixième match de la série opposant le Canadien aux Penguins de Pittsburgh, l'incertitude qui planait à la ligne bleue du Canadien était bien réelle.

Gill, qui a subi une coupure au mollet lors du cinquième match gracieuseté de Chris Kunitz, a chaussé les patins pendant quelques minutes après que la majorité de ses coéquipiers eurent quitté la patinoire.

«Je vais discuter avec les thérapeutes et l'on verra», s'est limité à dire Gill qui est d'ordinaire beaucoup plus loquace.

Le grand défenseur devait sentir que les auspices n'étaient pas bons!

Un voyage de treize heures

Gill n'a pas voulu élaborer davantage sur son retour de Pittsburgh dimanche matin à bord de vols commerciaux. Divers délais ont fait en sorte que le voyage a duré pas moins de 13 heures.

Ç'aurait été moins long de couvrir la distance en auto, quitte à louer une limousine, comme le Tricolore l'avait fait pour amener David Desharnais à Pittsburgh plus tôt cette saison!

Sans compter que, blessé à la jambe et contraint dans un siège tout près des toilettes, un grand athlète de 6'7 n'est pas nécessairement dans les meilleures dispositions pour accélérer son retour au jeu et sa guérison.

Il fallait vraiment que la coupure dont Gill a été victime soit sérieuse, car comme l'a noté Michael Cammalleri en matinée, nous en sommes au temps de l'année où les joueurs mordent dans leur serviette et s'enrubannent un peu plus serré.

«La mentalité du hockey, c'est que s'il y a une quelconque façon qui fait que tu peux jouer, alors tu dois jouer, a expliqué Cammalleri.

«À ce niveau-là, notre équipe a démontré beaucoup de courage tout au long de la saison. Nous sommes encore ici alors que personne n'y croyait, nous avons vaincu l'équipe classée numéro un et nous disputons un sixième match face aux champions de la Coupe Stanley.

«Si nous pouvions gagner ce soir, nous pourrions réaliser quelque chose de spécial. Qui ne voudrait pas faire partie de ce match?»

Andrei Markov aurait bien voulu être là lui aussi, mais il n'est pas encore en mesure d'effectuer un retour au jeu.

Le défenseur russe, blessé au genou droit lors du premier match de la série face aux Penguins, a patiné avec tout son équipement avant l'exercice matinal du Tricolore. Jacques Martin a toutefois exclu dès midi toute possibilité qu'il puisse jouer le sixième match.

Heureusement, les choses s'étaient suffisamment améliorées du côté de Jaroslav Spacek pour que ce dernier fasse un retour au jeu après une absence de neuf matchs.