Ce n'est que le camp d'orientation de l'équipe masculine canadienne de hockey. Aucun retranchement ne sera fait et aucune décision ne sera prise au bout de cette semaine d'entraînements légers en Alberta. Mais c'est mal connaître le vétéran Martin Saint-Louis que de croire qu'il est venu se la couler douce.

L'attaquant du Lightning de Tampa Bay rumine encore la déception qu'Équipe Canada a connue aux Jeux olympiques de Turin en 2006. Pour lui, c'est ni plus ni moins l'heure de la rédemption.

«J'attendais ce camp impatiemment», a affirmé Saint-Louis, lundi, avant de sauter sur la glace en compagnie de ses coéquipiers du groupe rouge.

«C'est un grand honneur que de me retrouver ici. C'est très flatteur. Je suis emballé et il n'y a rien que je souhaiterais plus que de ravoir la chance de gagner une médaille d'or olympique, avec tout le pays derrière nous. Ça va être un moment historique.

«Personnellement, je veux me racheter, a-t-il renchéri. Il n'y aura pas de meilleur endroit ni de meilleur moment pour le faire qu'à Vancouver en février prochain.»

L'ailier gauche âgé de 34 ans s'est dit être prêt à connaître une saison du tonnerre. Après avoir été écarté des séries éliminatoires de la LNH au cours des deux dernières années, il a le sentiment que le Lightning peut redresser la situation cette saison.

«J'envisageais cette semaine depuis longtemps, a-t-il répété. Ça va être une grosse saison pour moi. Il y a les Jeux olympiques et la relance du Lightning.»

L'inexplicable septième place canadienne en Italie, derrière la Suisse, a constitué une des plus amères déceptions, sinon la plus forte, dans la carrière de Saint-Louis.

«On avait une très bonne équipe sur papier, mais on a été incapable de se mettre en marche en début de tournoi. On a été blanchi trois fois, le jeu de puissance n'a pas fonctionné, a-t-il soulevé. Dans un tournoi de courte durée, ça ne pardonne pas. Ce n'est pas nécessairement l'équipe la plus talentueuse qui connaît du succès, mais celle qui travaille la mieux ensemble.»

À l'ouverture du camp, le directeur général d'Équipe Canada, Steve Yzerman, a parlé d'un vent de renouveau, laissant entendre que plusieurs postes sont disponibles principalement à l'attaque.

Yzerman a fait remarquer que Wayne Gretzky et les autres dirigeants de l'équipe ont fait confiance en 2006 à plusieurs éléments qui avaient permis au Canada de remporter l'or à Salt Lake City en 2002 et la Coupe du monde en 2004.

«Si la sélection des joueurs était à refaire, on prendrait des décisions différentes je suis sûr, a noté le directeur général. C'est facile de dire après coup qu'on aurait dû faire appel à tel joueur et laisser de côté tel autre. L'équipe canadienne avait eu du succès au cours des dernières années, et c'était normal de faire confiance au même noyau de joueurs jusqu'à preuve du contraire. J'ai la même philosophie chez les Red Wings de Detroit. Quand l'équipe aura moins de succès, on va apporter des changements.»

Est-ce à dire que des joueurs comme Saint-Louis et Vincent Lecavalier, qui ont connu la déception de 2006, accusent un retard par rapport aux jeunes joueurs?

Yzerman a réitéré que la performance des joueurs en début de saison va dicter plusieurs choix qu'on va faire.

«L'objectif du camp d'orientation est de permettre aux joueurs de se familiariser entre eux. On veut qu'après cette semaine, ils retournent dans leur équipe respective plus motivés que jamais à mériter un poste au sein de l'équipe nationale. On veut que ce soit une motivation additionnelle pour eux afin qu'ils deviennent de meilleurs joueurs.»

Le début du camp suscite beaucoup d'intérêt à la grandeur du pays. L'entraîneur Mike Babcock, pince-sans-rire à ses heures, a mentionné avoir reçu un message-texte d'un ami qui lui demandait pour quelles raisons on tenait un camp semblable parce qu'il avait lu dans un journal que l'équipe était déjà formée.

«C'est positif tout cet engouement pour le hockey», a-t-il résumé.