Les Capitals de Washington doivent se demander si ce n'est qu'un mauvais rêve. L'avance de 2-0 qu'ils possédaient avant de se rendre à Pittsburgh s'est volatilisée dans le temps de dire «prolongation» deux fois.

En retard 3-2, les Capitals doivent se réveiller au plus tôt, parce que leur saison pourrait prendre fin au Mellon Arena, lundi, au terme de la sixième confrontation de l'enlevante série demi-finale de l'Association Est les opposant aux Penguins.

Alexander Ovechkin peut difficilement en faire davantage et le jeune joueur de centre Nicklas Backstrom connaît une bonne série. Mais les Capitals vont avoir besoin d'une meilleure contribution d'Alexander Semin et du défenseur Mike Green, s'ils veulent faire tourner le vent.

Evgeni Malkin a élevé son niveau de jeu chez les Penguins, après avoir connu un début de série chancelant. Sidney Crosby a été l'égal d'Ovechkin ou presque. Les deux supervedettes sont à la hauteur de leur réputation, et ils en mettent plein la vue aux amateurs.

Crosby montre un dossier de cinq buts et trois passes, même s'il a été blanchi samedi. Ovechkin a une fiche de sept filets et trois aides, après les cinq premiers matchs.

Ovechkin et Backstrom totalisent 17 points, incluant 10 buts. Crosby et Malkin (2-3) ont à eux deux 13 points, incluant sept buts.

Semin, 34 buts en 62 matchs en saison régulière, et Green, 31 buts, sont quant à eux fort discrets, n'ayant pas encore marqué dans la série. Chacun a récolté quatre passes.

Le rendement de Semin, particulièrement, a de quoi inquiéter. Après avoir marqué cinq buts au cours de la série contre les Rangers de New York, il est peu visible depuis le match numéro un, au cours duquel il a amassé deux passes. Samedi, il n'a obtenu qu'un tir au but, ratant la cible à plusieurs reprises. On l'écorche dans les médias de Washington, affirmant qu'il se laisse déconcentrer par le défenseur Brooks Orpik.

Contrairement à Ovechkin, Semin ne s'adresse presque jamais aux journalistes. La raison est qu'il ne maîtrise pas l'anglais, même s'il est en Amérique depuis trois ans. Un membre de l'organisation a indiqué qu'il n'est pas intéressé à l'apprendre. Il n'est pas à l'aise avec la presse et son attitude en se sens rappelle celle du défenseur Andrei Markov, du Canadien.

Et quand il parle, il aurait intérêt à tourner la langue sept fois. Cette saison, il a affirmé à un journaliste russe qu'il s'expliquait mal tout l'intérêt autour de Crosby.

«Il est un bon, mais Patrick Kane des Blackhawks de Chicago est un joueur plus intéressant», avait-il dit.

«On peut faire une vedette, même avec du bois mort, à l'aide d'une bonne machine promotionnelle, surtout si le joueur réussit 100 points», avait-il ajouté.

Crosby est en voie de lui faire ravaler ses paroles.

«On a besoin qu'Alex se mette en marche, a souligné Backstrom, avant le cinquième match. Il est un excellent marqueur et il arrive parfois que les choses ne se passent pas comme vous le souhaitiez. Dans ce temps-là, vous devez redoubler d'ardeur et lancer au but davantage. Peut-être profiterez-vous d'un bond favorable.»

Green, lui, a annoncé ses couleurs avant même l'ouverture de la série, en laissant savoir qu'il se concentrerait sur son jeu en défense. On peut dire qu'il tient parole.

On voudrait voir le finaliste pour l'obtention du trophée Norris s'impliquer davantage à l'attaque. On se demande s'il serait ralenti par une blessure.

Interrogé dimanche, l'entraîneur Bruce Boudreau s'est dit satisfait du travail de Green, qui montre une fiche de moins-3 en défense.

«On parle beaucoup de lui, mais ce n'est pas parce que j'alimente les discussions, a-t-il fait remarquer. Mike doit patienter au bon moment avant de se lancer à l'attaque. Quand le score est égal ou qu'on détient une avance d'un but, on ne veut pas le voir se lancer à corps perdu en zone offensive. C'est quand on tire de l'arrière qu'il doit le faire. On ne veut pas accorder de descentes en surnombre à nos adversaires.»