Avec la parité qui prévaut dans la Ligue nationale de hockey, les joueurs du Canadien ont réalisé au cours de la fin de semaine que le talent ne suffisait pas pour signer des victoires. Il faut que les qualités athlétiques soient accompagnés de bonnes habitudes de travail et d'une rigueur à appliquer le système de jeu.
Au cours de cette séquence de petite misère où les hommes de Guy Carbonneau ont arraché un petit point au classement pour un revers encaissé en fusillade à Columbus, les failles ont été nombreuses.Tout d'abord, on doit parler de discipline. Et, contrairement à ce qu'on peut penser, Tom Kostopoulos n'est pas le principal coupable. On lui demande de jouer avec intensité. Le genre d'infraction qu'il a commis à Toronto - une punition majeure pour avoir frappé Mike Van Ryn par derrière - est inhérent à son rôle.
On doit s'attarder davantage sur les autres infractions.
Notre joueur de la semaine, Saku Koivu, a été coupable d'un geste d'obstruction contre les Blue Jackets qui a changé le cours du match. On dira que c'était à la limite. Il a tout de même empêché son rival de poursuivre son jeu. Avec un rendement de -2, Koivu est le premier d'une classe faible.
Tomas Plekanec a accompli de belles choses en territoire offensif. On ne peut pas mettre en doute son intensité au jeu. Néanmoins, il a commis quelques fautes de positionnement en zone défensive. Malgré ses trois points en deux matches (un but et deux passes), il se retrouve avec un rendement de -1.
L'histoire est la même pour l'ailier droit de ces deux joueurs de centre. Alex Kovalev a effectué quelques beaux jeux en territoire offensif. Mais, trop souvent, il a tenté l'impossible avec des passes qui sont devenues des revirements. On ne veut pas restreindre les élans de génie de l'Artiste. On aimerait seulement qu'il soit plus prudent dans certaines situations.
Quant à Alex Tanguay, on ne peut lui reprocher beaucoup de choses avec sa production d'un but et deux passes. Mais on ne peut pas passer sous silence son rendement de -2. De plus, il a écopé d'une mauvaise punition en zone offensive contre les Maple Leafs.
Les deux ailiers gauches des deux premiers trios ont obtenu des notes inférieures à leurs compagnons de jeu. Chris Higgins travaille fort. Mais il s'est fait prendre profondément en territoire offensif sur le but de Marc Methot, des Blue Jackets, et on retient surtout qu'il a saboté de nombreuses chances de marquer. Il faut également tenir compte dans notre évaluation des erreurs offensives.
Andrei Kostitsyn, lui, nous démontre des éclairs de génie sur certains jeux. On aimerait toutefois plus de régularité dans ses efforts. Sa passe à son frère était magique à Columbus. On voudrait revoir des jeux du genre plus souvent.
Maintenant un petit mot au sujet du troisième trio. On doit signaler un certain réveil de la part de Sergei Kostitsyn. Le cadet des Kostitsyn a travaillé avec plus d'intensité. Robert Lang a été correct, mais il a gagné seulement 13 de ses 34 mises en jeu (38%). Guillaume Latendresse, lui, doit commencer à attaquer le filet avec plus de hargne. On ne parle pas seulement de se positionner devant le filet. On aimerait surtout le voir couper au filet avec la rondelle pour se donner des chances de marquer et forcer l'adversaire à écoper des punitions.
Finalement, le quatrième trio a joué selon les attentes. C'est triste pour Steve Bégin et Mathieu Dandenault, mais il faut une certaine stabilité dans une formation. Il était temps que Maxim Lapierre, Kostopoulos et Georges Laraque soient confirmés dans leur rôle.
La défense
La défense du Canadien est fragile comme en témoignent les neuf buts alloués en deux matches. Tout d'abord, pour une deuxième sortie de suite, Jaroslav Halak n'a pas été à la hauteur tandis que Carey Price n'a pu voler la victoire à Toronto.
Contre les Maple Leafs, on a réalisé encore une fois que les succès défensifs tenaient à peu de choses. Il a suffi que Roman Hamrlik soit absent et qu'Andrei Markov connaisse un match ordinaire pour laisser transparaître les carences de cette défense.
On le répète : le Canadien a besoin d'un autre arrière!
Patrice Brisebois a été embauché comme septième défenseur et c'est injuste de lui demander de faire le travail d'un quatrième arrière. Il doit jouer ce rôle parce que Ryan O'Byrne ne semble tout simplement pas prêt à jouer régulièrement dans la LNH.
Sans Hamrlik qui n'a pas connu son meilleur match à Columbus, on a dû séparer le duo Josh Gorges-Francis Bouillon, samedi. Excellents en tandem, Gorges et Bouillon n'ont pas affiché la même efficacité en jouant avec Brisebois et O'Byrne.