C'est difficile de ne pas grimacer en regardant la plus récente publicité télévisée mettant en vedette Bobby Orr, qui met en relief les nombreuses cicatrices sur ses genoux, résultats d'une série de blessures qui ont prématurément mis fin à sa glorieuse carrière dans la LNH.

«Lorsque je l'ai vue pour la première fois, j'ai réalisé que je n'avais pas les plus belles jambes!, a blagué l'ancienne super-vedette des Bruins de Boston et des Black Hawks de Chicago, mercredi, lors d'une interview téléphonique.«J'ai demandé à mon épouse ce qu'elle en pensait et elle était émue. Il y a eu des moments difficiles, mais il y a eu de bons moments aussi.»

La publicité pour MasterCard montre une cicatrice vivante se promenant autour de l'un des genoux de Orr, sur lequel sont énumérés quelques-uns des plus grands exploits de sa carrière. Le commercial se termine par le slogan habituel : «Il n'y a pas de prix».

 

Cette annonce publicitaire doit paraître au petit écran très prochainement, et sur les tableaux indicateurs à Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver.

Orr a subi une douzaine d'opérations aux genoux pendant sa carrière, qui s'est amorcée en 1966 à Boston et s'est terminée à Chicago, où il n'a participé qu'à 26 matchs au fil de trois saisons, à la fin des années 1970.

Il était perçu comme étant le meilleur hockeyeur de son époque et le prototype du défenseur offensif que l'on voit sur une base régulière aujourd'hui dans la LNH.

Originaire de Parry Sound en Ontario, Orr est le seul défenseur à avoir remporté le championnat des marqueurs, un exploit qu'il a réalisé en 1969-1970 et en 1974-1975. Il a été élu Joueur le plus utile à son équipe en trois occasions et a reçu le trophée Norris, remis au meilleur défenseur, lors de huit saisons consécutives entre 1968 et 1975.

Plusieurs observateurs s'interrogent sur les sommets qu'aurait atteint Orr, et les exploits qu'il aurait réalisés, s'il n'avait pas subi toutes ces blessures ou si les arthroscopies avaient existé.

«Il n'y a aucun doute là-dessus, soutient Orr. J'ai subi des arthroscopies plus tard, pour nettoyer l'intérieur du genou, et ce fut beaucoup plus facile.»

Mais Orr, aujourd'hui âgé de 60 ans, ne se plaint pas.

«J'aimais transporter la rondelle et lorsque vous jouez de cette façon, vous allez vous faire frapper. J'aurais aimé jouer plus longtemps, mais je n'ai aucun regret. Lorsque je jouais, je donnais tout ce que j'avais. J'essayais des choses et je voulais être au coeur de l'action. Je voulais être impliqué», précise Orr, aujourd'hui agent de joueurs, dont les frères Staal et Jason Spezza.

Orr, toujours bien au fait de ce qui se passe dans la LNH, aime le style rapide de la «nouvelle LNH», mais apprécie moins toute l'importance accordée aux supériorités numériques ainsi que certains aspects de la nouvelle réglementation sur les cas d'obstructions.

«Vous ne pouvez plus ralentir un joueur, vous ne pouvez plus protéger un coéquipier. Lorsqu'un joueur est plus rapide qu'un rival et que celui-ci l'accroche ou le retient, je suis d'accord pour que l'on décerne une pénalité. Mais certains soirs...

«Le hockey est un sport viril, a ajouté Orr. Il faut laisser les joueurs batailler.»