Depuis deux ans, Rory McIlroy est le plus grand défenseur et le meilleur ambassadeur du PGA Tour. Il est devenu le plus grand critique du circuit rival, la série LIV Golf. Mais les choses ont changé.

« J’ai peut-être été trop critique à l’égard des joueurs qui se joignaient au circuit LIV Golf au départ et je crois que ça a été une erreur de ma part, parce que je réalise aujourd’hui que ce n’est pas tout le monde qui est dans ma position ou celle de Tiger [Woods] », a-t-il précisé dans une longue entrevue à l’émission balado Stick to Football, diffusée mercredi. Il faisait évidemment référence à la confortable situation financière dans laquelle se trouvent le plus grand joueur de tous les temps et lui-même.

Le golfeur aux quatre titres majeurs a réalisé au cours des deux dernières années que même s’il souhaitait rendre meilleur le monde dans lequel il vit, il ne pouvait pas choisir à la place des gens qui l’entourent. À son avis, il a jugé ses collègues trop rapidement, car jamais il n’a pu se mettre dans leurs bottines. Comme il l’a précisé, McIlroy n’a jamais reçu d’offre pour rejoindre le circuit saoudien.

Ce qui l’a le plus écorché, raconte-t-il, est la division de son sport. Les deux circuits sont si différents, que ce soit sur le plan des règlements ou celui de la morale, qu’il était presque inévitable qu’une telle rivalité émerge.

« Je pense qu’il aurait été possible de trouver un moyen pour que ça ne perturbe pas notre sport aussi brutalement. »

« Le golf est un petit sport, a-t-il ajouté. Ce n’est pas comme le soccer, qui compte des milliards de partisans. Donc si on se met à diviser les amateurs de golf en deux camps, ce n’est bon pour personne. »

Amis ou rivaux ?

Dans ce même entretien, McIlroy révèle qu’il n’y a pas d’animosité entre les joueurs des deux circuits, comme il a été possible de le constater dans les quatre derniers tournois majeurs. Certains médias ont tenté de créer une guerre ou une rivalité qui n’existe pas entre les joueurs. En réalité, personne n’en veut à personne.

Néanmoins, le golfeur de 34 ans a été irrité par le comportement de certains joueurs ayant sauté la clôture. Surtout ceux ayant craché sur le PGA Tour au moment de leur départ.

Quand les joueurs de la LIV disent de la merde sur le circuit qui les a mis au monde, ça me dérange, parce qu’ils n’auraient jamais atteint un tel stade dans leur carrière s’ils n’étaient pas passés par ce circuit.

Rory McIlroy

Il affirme « comprendre pourquoi certains joueurs se tournent vers la LIV », mais « ne mets pas le feu derrière toi en partant », demande-t-il aux golfeurs ayant l’idée de traverser de l’autre côté.

Le cas Jon Rahm

Un bon ami de McIlroy, Jon Rahm, a été le dernier joueur d’importance à rejoindre les rangs du circuit saoudien. C’est probablement la plus grosse prise du circuit. Il sera sans aucun doute le meilleur joueur à y évoluer. L’Espagnol a dit oui à 500 millions de dollars.

McIlroy croit qu’avec l’annonce en juin voulant que les deux ligues allaient s’unifier, chose qui n’a pas encore été faite, la décision de Rahm s’explique un peu mieux que celle des premiers déserteurs.

PHOTO SCOTT TAETSCH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jon Rahm et Greg Norman, commissaire et directeur général de LIV Golf

« Jon est un gars intelligent et je pense qu’il voit lui aussi les deux circuits ne faire qu’un. Donc il va prendre l’argent et, si les deux circuits s’unissent, il va avoir joué sur le circuit LIV pendant un an, il aura fait beaucoup d’argent et il reviendra sur le circuit de la PGA pour participer à des évènements en équipe. »

Le Nord-Irlandais a même précisé que « c’était une bonne décision d’affaires pour Jon, car c’était opportun ». À l’approche d’une fusion, il était dans une « situation privilégiée ».