Lorsqu’on s’attarde aux golfeurs ayant le potentiel et le talent nécessaire pour propulser le golf québécois, Joey Savoie et Étienne Papineau arrivent inévitablement en tête de liste. Le golf est un sport de détails et c’est ce sur quoi il faut se pencher pour comprendre ce qu’il manque aux golfeurs d’ici pour pouvoir s’installer de manière définitive sur le PGA Tour.

Savoie et Papineau entretiennent une très belle relation. Les deux golfeurs se suivent depuis belle lurette et cette semaine, ils s’affrontaient sur les allées du golf Château-Bromont, dans le cadre de l’Omnium du Québec, le tournoi le plus attendu de l’année sur le sol québécois.

Si les deux golfeurs faisaient figure de favoris, ils étaient accompagnés sur le terrain d’une tonne d’athlètes capables eux aussi de remporter les grands honneurs. Ils sont venus de partout en Amérique du Nord.

« C’est vraiment cool ! C’est un anglicisme, désolé, mais c’est le mot le plus simple », a déclaré Savoie jeudi au terme de la première journée de compétition interrompue par une cellule orageuse.

Le terrain est rempli de bons joueurs. Certains sont dans les meilleurs au monde. Même s’ils ne sont pas connus, on sait tous que le calibre est exceptionnel.

Joey Savoie

Parmi eux, bon nombre de Québécois sont à même de prouver que le calibre au sein de la Belle Province est plutôt relevé. Ce genre de tournoi, organisé par PGA Tour Canada, est l’occasion parfaite pour comparer son jeu et sa courbe de développement. Or, les golfeurs d’ici sont à même de constater qu’ils font eux aussi partie des meilleurs en Amérique.

« Le calibre de jeu au Québec s’améliore de plus en plus », précise Savoie.

Mis à part lui et Papineau, Étienne Brault, Brandon Lacasse et Raoul Ménard, pour ne nommer que ceux-là, font partie des plus beaux projets du golf québécois.

Selon Étienne Papineau, « il y a de très bons joueurs au Québec ». « C’est juste une question de temps avant qu’on ait des Québécois sur le PGA Tour, croit-il, parce qu’on a le talent, ça c’est sûr. »

Une saison pour grandir

Il y a un mois, Papineau a permis à la communauté québécoise du golf de se réjouir en remportant le premier tournoi de la saison du PGA Tour Canada, grâce à un cumulatif de -18 à l’Omnium Royal Beach Victoria. Une première pour un Québécois depuis 2013.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM D’ÉTIENNE PAPINEAU

Le golfeur québécois Étienne Papineau

« Je ne pouvais pas vraiment demander un meilleur début de saison, mais il en reste beaucoup à jouer », a affirmé le golfeur de 26 ans. Il règne ainsi au sommet du classement de la Coupe Fortinet.

Mon but est de continuer de bien jouer et non pas de m’asseoir sur cette position. Je vais jouer la pédale dans le fond pour finir premier au classement.

Étienne Papineau

Il s’agissait de sa première victoire sur le circuit. Gonflé à bloc pour le reste de la saison, il est conscient du travail restant à faire pour, un jour, jouer de manière régulière sur le circuit de la PGA. En février 2022, le golfeur de Saint-Jean-sur-Richelieu avait pu embrasser une première expérience au mythique Omnium Waste Management de Phoenix. « Je sais que quand tout va bien, je suis capable de rivaliser avec les meilleurs », a-t-il admis.

Dorénavant, pour maintenir la tête du classement canadien, « il faut juste que les étoiles s’alignent ». « Je sais que j’ai ce qu’il faut pour compétitionner au plus haut niveau. »

Dans le cas de Joey Savoie, c’est une saison plus en dents de scie. Une saison « neutre », comme il a tenu à le rappeler.

Malgré de bonnes performances sporadiques, il regrette que ses « highs n’aient peut-être pas été assez hauts », justement. Il est apparu dans les groupes finaux de deux tournois consécutifs sur le Latino Tour et « c’est quelque chose qui [le] rend fier ». Il aurait aimé cependant « être constant sur quatre rondes, au lieu de l’être juste sur deux ou trois rondes ».

Lui aussi natif de Saint-Jean-sur-Richelieu, le golfeur de 28 ans est toutefois satisfait de son jeu. Lorsqu’il est question de résultats, une pléthore de facteurs peuvent entrer en ligne de compte. Toutefois, dans la manière, Savoie est optimiste : « Je suis là où je veux être. Il s’agit d’exécuter de mieux en mieux. Je vais continuer de m’améliorer pour être capable d’être un peu plus précis. Je suis de plus en plus en contrôle de mon élan et je connais de plus en plus mes tendances. »

Pousser pour le Québec

La beauté du lien unissant Joey Savoie et Étienne Papineau réside aussi dans leur volonté de jouer pour plus que leur propre personne.

Ils sont conscients d’évoluer au sein d’une période ayant le potentiel de s’inscrire comme un tournant dans l’histoire du golf québécois.

« Les Québécois sont très impliqués et il y avait beaucoup de gens [malgré la météo]. Que les gens viennent à Bromont, ça donne de la visibilité à nos Québécois. J’espère qu’on aura d’autres beaux tournois au Québec », a noté Papineau.

Leur but demeurera toujours de gagner des tournois et de progresser jusqu’au PGA Tour. À travers cela, il reste quand même l’idée de propulser leur discipline et de devenir des ambassadeurs, et des références, pour la prochaine génération.

« J’en suis conscient et je me trouve privilégié d’être dans ce groupe. Je veux continuer de pousser le golf au Québec avec les autres. Tenter de repousser les limites et tant mieux si mon nom fait partie de cette liste », a conclu Savoie, humblement.