Hugo Houle et Guillaume Boivin n’auront pas droit à de longues vacances après avoir conclu le Tour de France, dimanche, à Paris.

Au lendemain d’un souper d’équipe festif après l’arrivée sur les Champs-Élysées, les deux représentants d’Israel-Premier Tech songeaient au repos en vue de leur prochain objectif, la course sur route des Championnats du monde de Glasgow, le 6 août.

« De la façon dont je me sens, je pense que je suis en forme, s’est réjoui Houle lundi. Je suis très fatigué et il faut récupérer. Mais on a deux semaines. Normalement, si je suis la tendance des dernières années, je devrais être pas mal au sommet de ma forme d’ici là. »

Boivin est dans le même état d’esprit. « Les Championnats du monde vont arriver vite », a noté le cycliste de 34 ans.

C’est probablement mon plus gros objectif personnel de la saison. Les jambes m’ont donné de bons signes dans la dernière semaine du Tour. Je dois bien me reposer et rester concentré jusqu’à cette course.

Guillaume Boivin, au sujet des Mondiaux

En vertu des points UCI accumulés dans la dernière année et du titre panaméricain conquis par Pier-André Côté au printemps, l’équipe masculine canadienne pourra compter sur sept partants en Écosse, soit un de moins que la majorité des grandes nations.

« Je n’ai pas encore parlé à l’équipe nationale, mais j’espère assurément être un coureur protégé », a indiqué Houle.

Dix-septième à sa dernière présence en Belgique en 2021, Boivin souhaite également se distinguer dans l’épreuve de 277,6 km.

PHOTO BENOIT TESSIER, ARCHIVES REUTERS

Guillaume Boivin

J’affectionne particulièrement ces courses en circuit. Je ne l’ai pas encore vu en personne, mais de ce que j’en comprends, c’est un excellent parcours pour moi. J’ai hâte d’y être et de faire une belle performance.

Guillaume Boivin

Les deux cyclistes ont tracé un bilan positif de leur Tour de France. « Ça a probablement été mon meilleur Tour à date », a estimé Boivin, qui en était à sa troisième participation.

« Ça s’est bien passé dans la dernière semaine. Ça allait bien dans les sprints avec Corbin [Strong, 9e de la 21étape]. »

L’athlète originaire de Longueuil tire également de la satisfaction de la façon dont il a roulé au début de la 19étape pour ramener une échappée manquée par son équipe.

« On a travaillé pas mal fort pour rectifier la situation. C’est le fun de voir que les jambes étaient bonnes dans la dernière semaine et qu’on pouvait avoir un impact sur la course. En général, on peut être très fiers de ce qu’on a fait en tant qu’équipe. »

Houle a été l’un des principaux bénéficiaires de cette chasse effrénée. Il s’en voulait de ne pas avoir pu en tirer parti quand l’épreuve a été relancée au profit du Slovène Matej Mohoric. Il a fini 16e de cette étape qui s’est conclue à Poligny, son deuxième résultat après sa 13place en montagne à Saint-Gervais Mont-Blanc.

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Hugo Houle (à droite) en échappée lors de la 13e étape du Tour de France

Il y avait un coup à jouer pour se glisser dans le top 10, mais j’ai manqué le bon contre sur le plat. C’était un peu une erreur tactique. J’aurais aimé aller chercher au moins un top 10 dans une échappée à laquelle j’ai participé. Les circonstances ont fait que ça n’a pas nécessairement fonctionné cette année.

Hugo Houle

À défaut d’avoir remporté une étape comme en 2022, Houle a fait partie des cinq cyclistes qui ont roulé le plus souvent en avant du peloton.

« J’étais fier d’être dans la course et en être un acteur. C’est quand même significatif. Ça montre que j’étais présent tous les jours. »

Avec le recul, Houle modifierait deux éléments à sa préparation. Son camp en altitude en Andorre a été perturbé par du temps froid et des chutes de neige. La météo est généralement plus clémente aux îles Canaries, où il avait ses habitudes. L’absence de son massothérapeute attitré a également joué sur sa récupération à ce même camp. Il est déjà acquis qu’il l’accompagnera partout l’an prochain.

« L’an passé, il avait été 100 % du temps avec moi. À un moment donné, on s’habitue aux traitements qu’on reçoit. Ça aide d’avoir toujours le même. Lui est top notch. C’est le meilleur que j’ai jamais eu. Ça fait quand même une différence. »

Après les Mondiaux, Houle doit participer à l’Arctic Race of Norway, où il s’était classé deuxième l’an dernier, tandis que Boivin se relancera au Renewi Tour (ancien Tour du Benelux). En septembre, ils se retrouveront à la Classique du Maryland avant de renouer avec leur public aux Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal.

Pas de chômage pour eux. « Il faut tout le temps travailler, hein », a plaisanté Houle avant de sauter dans son vol pour Nice.