J.R. Fitzpatrick a triomphé dans la controverse, samedi, au grand désarroi d'Andrew Ranger dans le cadre du NAPA Autopro 100 de la série Canadian Tire.

Ranger a tenté de nombreuses manoeuvres de dépassement au cours des deux derniers tours, effectuant même quelques touchettes sur le pare-chocs arrière de Fitzpatrick, mais rien n'y a fait.

Un incident à l'avant-dernier tour a confirmé la fin de l'épreuve, et le pilote de Roxton Pond a dû se contenter de la deuxième position. Robin Buck a complété le podium. Ranger n'a donc pu savourer sa quatrième victoire à Montréal, après celles de 2008, 2010 et 2011.

«On était très rapide aujourd'hui, on a été deuxième toute la course derrière Fitzpatrick, a relaté Ranger. J'ai essayé d'y mettre le plus de pression possible, mais bon, c'est juste que de finir comme ça sur le temps c'est plate. La foule aussi semblait être très frustrée par ça, mais c'est la façon dont les dirigeants voulaient que ça se finisse.»

Lorsque le maître de cérémonie lui a expliqué que la course s'était terminée de cette façon parce qu'un règlement oblige les dirigeants de la série à «figer» le classement quand un drapeau jaune survient après le drapeau blanc, Ranger a lancé «c'est vraiment bon pour le spectacle!'.

Stacey, le grand responsable

Tout s'est joué dans les trois derniers tours, après que le bolide no 55 de Dexter Stacey, de Kahnawake, soit venu brouiller les cartes au 17e tour en laissant s'échapper beaucoup d'huile sur la piste.

Fitzpatrick n'a d'ailleurs pas manqué de vilipender Stacey, qu'il a accusé d'avoir saboter une course enlevante jusque-là.

«Même si ç'a joué en notre faveur, je suis déçu de la tournure des événements, a confié le vainqueur de l'épreuve. C'est frustrant quand un pilote sait qu'il perd de l'huile et qu'il ne se range pas en bordure de piste, parce que ç'a interrompu une belle bagarre.»

En ce sens, le commissaire de piste a sorti le drapeau jaune, puis le drapeau rouge forçant temporairement l'interruption de l'épreuve.

À ce moment, Ranger venait de dépasser le détenteur de la pole, à l'épingle. Cependant, un règlement de la série stipule que le pilote en tête doit compléter son tour avant le drapeau jaune, sinon celui qui était en tête lors du précédent retourne en tête à la relance. Ainsi, Fitzpatrick est retourné en tête de peloton, devant Ranger, lors de la relance au 20e. Une course contre la montre s'est alors engagée avec trois tours à compléter, et environ 10 minutes pour respecter la limite des 75.

Un septième tour fatal pour les Dumoulin

Par ailleurs, le septième tour du NAPA Autopro 100 aura été fatal pour les frères Dumoulin, qui ont été contraints à l'abandon en raison de problèmes mécaniques.

Louis-Philippe Dumoulin, qui occupait le cinquième rang au classement des pilotes de la série à l'aube du week-end, a d'abord vu son bolide no 47 rendre l'âme juste avant l'épingle.

Il s'agit d'un résultat crève-coeur pour celui qui a été sacré recrue de l'année dans cette série l'an dernier, surtout qu'il s'était élancé de la quatrième position sur la grille de départ.

«C'est très décevant, a-t-il admis. Ce qui est important pour moi, c'est le championnat et je viens de perdre beaucoup de points. Je suis vraiment déçu. Je ne sais pas comment l'expliquer. On a eu beaucoup de problèmes depuis le début de la saison et ça nous suit encore en fin de semaine. Je suis vraiment pas heureux.»

Quelques instants plus tard, son frère aîné, Jean-François, a lui aussi éprouvé des ennuis mécaniques qui l'ont forcé à retourner aux puits. Il a par la suite effectué un retour en piste, mais accusait de nombreux tours de retard sur les meneurs.

L'ex-défenseur du Canadien de Montréal Patrice Brisebois a terminé 17e.

Par ailleurs, Scott Pruett et Memo Rojas ont enlevé les honneurs dans la catégorie Daytona Prototype de la série Grand-Am Rolex, devançant respectivement les duos composés d'Alex Gurney et Jon Fogarty ainsi que celui de Paul Tracy et David Donahue.

Pour leur part, Alex Tagliani et Alex Popow ont complété l'épreuve en septième place au volant de la voiture no 2 de l'écurie Starworks Motorsports. Dans la catégorie GT, la victoire est allée à Robin Liddell et John Edwards. Les paires Jeff Segal et Emil Assentato, et Dane Cameron et Wayne Nonnamaker ont complété le podium.