Personne n'est plus heureux du beau temps qui baigne Las Vegas cette semaine que Patrick Carpentier. Après un week-end de misère à Fontana où il n'a jamais pu rouler, il aura enfin la chance de montrer ce dont il est capable. À moins d'un cataclysme, il se retrouvera au volant cet après-midi pour ses deux tours de qualification.

Carpentier a quitté Fontana le moral dans les talons vendredi dernier. À sa demande, l'écurie lui a permis de faire une journée d'essais lundi à Rockingham, en Caroline du Nord. Le Québécois en est sorti requinqué.

«Les essais se sont super bien passés. J'ai roulé toute la journée, soit environ une centaine de tours. J'étais vraiment confortable dans la voiture; ça m'a redonné un peu confiance.»

Difficile en effet de garder confiance en ses moyens après deux courses où on est contraint au rôle de spectateur. «C'est un cercle vicieux, moins tu roules, plus c'est difficile de remonter la pente. C'est difficile psychologiquement, surtout de voir les autres en piste. Parfois, ça peut devenir un blocage pour les qualifications, mais je me sens plus confiant maintenant. Ça m'a remonté pour le week-end.»

Le circuit de Rockingham, bien que plus petit, est assez similaire à celui de Las Vegas. «C'est une bonne préparation. Par contre, j'étais seul en piste, ce qui ne permet pas de comparer les chronos. La base de la voiture était bonne; on a seulement modifié quelques réglages. On a testé toutes sortes d'affaires qui vont pouvoir nous aider ce week-end, mais aussi plus tard dans la saison. On a d'autres essais prévus la semaine prochaine à Phoenix et les gars vont déjà pouvoir travailler sur des données que j'ai ramassées.»

Patrick Carpentier connaît bien le circuit de Las Vegas, et pas seulement parce qu'il est situé à 20 minutes de chez lui. Il a roulé sur cette piste en Champ Car en 2004: il avait alors décroché la pole et terminé troisième. «J'ai aussi fait des essais avec l'écurie cet hiver. Ça s'était bien passé. Je sais que je suis un bon pilote pour les qualifications, surtout sur des ovales.»

Malgré ce regain de positivisme, et même s'il dispute le UAW-Dodge 400 dimanche, Carpentier sait qu'il ne grimpera pas facilement dans le top 35. Dans les garages du NASCAR, plusieurs croient d'ailleurs la chose impossible cette saison. «Ça va être très difficile, admet-il. L'écurie Evernham avait été disqualifiée à Daytona l'an dernier et elle a eu des problèmes tout le reste de la saison. Par contre, l'équipe est meilleure cette année. Je suis convaincu qu'on peut y arriver. C'est une chance unique dans ma vie et je n'ai pas l'intention de la laisser passer. En plus, si je réussis avec deux prises contre moi, les autres pilotes vont encore plus le remarquer.»

Si Carpentier veut saisir sa chance de s'établir en NASCAR, il n'en fait pas non plus des ulcères d'estomac. «Je ne suis plus un jeune pilote bourré de dettes. J'ai ma vie, mes affaires La course, c'est du bonus pour moi. Je veux avoir du plaisir, pas de l'anxiété Oui, je serai nerveux (cet après-midi), mais pas plus que d'habitude.»