La saison 2008 de Formule 1 qui s'ouvre dimanche à Melbourne promet pas mal de suspense puisque avec la nouvelle réglementation technique et la suppression des aides électroniques, personne ne sait véritablement où se situer par rapport à la concurrence.

La première interrogation concerne les deux équipes au-dessus du lot la saison passée: Ferrari, champion en titre, et McLaren. Ces deux écuries semblent avoir conservé une petite longueur d'avance sur le reste du plateau, mais laquelle des deux prendra l'avantage ce week-end ?

Côté italien, si la performance semble être au rendez-vous, quelques doutes subsistaient ces dernières semaines au niveau de la fiabilité.

«On a une bonne voiture et on devrait pouvoir se battre pour la victoire à toutes les courses, donc pour le titre mondial. Mais, en même temps, on ne sait pas trop où on en est par rapport à la concurrence. Il y a deux équipes de pointe et je n'ai pas trop envie de m'avancer. On va essayer de bien démarrer la saison, mais on fera le point après quelques courses», estimait jeudi le Finlandais Kimi Raiikkönen, champion du monde en titre.

Le tracé de l'Albert Park lui avait bien réussi l'année passée. Le Finlandais y avait réalisé un beau triplé: pole position, victoire et meilleur tour en course.

Suppression de l'antipatinage

McLaren, qui a bien des choses à se faire pardonner cette saison, a de son côté couvert plus de 14 000 kilomètres d'essais cet hiver. De quoi aborder cette première course avec confiance.

«On doit réussir le meilleur départ possible, insiste le pilote britannique Lewis Hamilton. Mon but est de remporter la course et on va tous travailler dur pour atteindre cet objectif.»

Les «flèches d'argent» avaient pris les deuxième et troisième places à Melbourne l'an dernier.

Néanmoins, «l'ordre logique» des choses pourrait se trouver perturbé par la nouvelle donne au niveau technique, avec des procédures de départ désormais 100% manuelles, la suppression de l'antipatinage et du système de frein-moteur.

Plusieurs écuries ambitieuses guettent le moindre faux pas des deux ténors, à commencer par BMW Sauber, Williams, Red Bull, Toyota et Renault.

«La première course sera le juge de paix et également la première véritable occasion d'étalonner les équipes les unes par rapport aux autres, estime l'Espagnol Fernando Alonso, revenu à l'intersaison dans le giron de l'équipe française. Nous aurons les idées plus claires au sujet de notre position concurrentielle après le Grand Prix d'Australie.»

Chaleur accablante

Le circuit australien, un tracé temporaire qui serpente dans un vaste parc de Melbourne, est en tout cas un casse-tête pour toutes les écuries. L'adhérence varie entre les premières séances d'essais, courues sur une piste sale, et la fin du week-end, quand la gomme laissée sur les trajectoires offre une meilleure adhérence. Les réglages des voitures doivent donc être ajustés tout au long du week-end.

S'ajoute cette année un autre paramètre, avec une chaleur accablante rarement vue à Melbourne, où on annonce près de 40 degrés pour dimanche.

«Ce sera intéressant, d'autant que les derniers essais se sont effectués par une température assez fraîche. Là, ça va être complètement différent, estime Lewis Hamilton. Ce sera une bonne préparation pour la semaine prochaine» et l'étouffant Grand Prix de Malaisie.

Malgré l'accueil chaleureux du public australien et les bonnes impressions des pilotes, le circuit australien, également très exigeant pour les freins, pourrait malgré tout disparaître du calendrier dans les années à venir. Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, a en effet mis la pression sur Melbourne et voudrait une course de nuit, ce qui permettrait aux téléspectateurs européens de suivre l'épreuve à un horaire plus décent.

Mais les organisateurs s'y refusent, notamment en raison du coût financier qu'une telle opération nécessiterait.

Preuve de leur bonne volonté, ils ont quand même consenti à faire partir la course plus tard que d'habitude, à 15h30 heure locale (05h30 en France) au lieu de 14h00. L'an prochain, le départ sera même donné à 17h00 (soit 07hOO en France). En espérant que ces efforts convaincront Bernie Ecclestone.