Le retour de la F1 aux États-Unis cette année ne nuira pas à Montréal, assure le président de la course à Austin, qui croit que le marché nord-américain pourrait facilement absorber trois Grands Prix.

«Je pense que lorsque la marée monte, tout le monde monte avec. Regardez en Europe: la distance entre les courses n'est pas très grande. Et il y a entre 10 et 12 Grands Prix en Europe sur une période de sept mois», a fait valoir Steve Sexton, en entrevue avec La Presse.

M.Sexton apporte actuellement les touches finales à la course qui aura lieu à Austin, au Texas, le 18 novembre. Il s'agira du premier Grand Prix de Formule 1 à avoir lieu aux États-Unis en cinq ans. Une autre étape pourrait avoir lieu dès 2013 à New York, portant à trois le nombre de courses en Amérique du Nord.

Le grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, tiendrait mordicus à faire un arrêt dans la Grosse Pomme. Ce marché prestigieux est dans sa ligne de mire depuis des années, mais l'annonce de la course cet hiver a semé l'inquiétude à Montréal. Les touristes du Nord-Est américain viendraient-ils en aussi grand nombre dans la métropole québécoise? D'autant que l'arrêt new-yorkais aurait lui aussi lieu en juin.

Le président du Grand Prix des États-Unis pense que si l'Europe peut le faire, l'Amérique du Nord le peut aussi. «Même si toutes les courses avaient lieu une même année - celle de Montréal, celle d'Austin et celle de New York - entre juin et novembre, ce serait beaucoup plus décalé que le calendrier européen», croit-il.

S'inspirer de Montréal

M.Sexton et son équipe se sont déplacés à Montréal pour s'inspirer de l'événement; il s'agit de la 33e course de Formule 1 à avoir lieu dans la métropole. Il estime que plusieurs similarités existent entre les deux villes. Il croit aussi pouvoir imiter Montréal et réussir à attirer les touristes européens à Austin. «Austin ressemble à Montréal. Dans le sens où les amateurs européens qui veulent venir trois, quatre nuits et vivre une expérience, voir la vie nocturne, les clubs, et être divertis... ces gens-là vont à Montréal, décrit Sexton. Ils vont aussi venir à Austin pour les mêmes raisons. Il s'agit de la capitale mondiale de la musique live. Il y a beaucoup de musique, de divertissements. Je pense qu'il y a plusieurs ressemblances entre nos deux marchés.»

Austin a par ailleurs la particularité de n'avoir aucune franchise de sport professionnel. «Les matchs de football de l'Université du Texas attirent quand même plus de 100 000 spectateurs», affirme M.Sexton, ancien président du Derby du Kentucky.

 

La ville texane a un contrat de 10 ans - 2012 à 2021 - avec la Formule 1. L'État du Texas sera mis à contribution à hauteur de 25 millions par année pendant 10 ans. Rappelons que le contrat actuel à Montréal prévoit 15 millions de subventions annuelles.

Les milliardaires derrière le projet ont dû faire construire une toute nouvelle piste à l'est de la ville. Le circuit des Amériques a été dessiné par Hermann Tilke, designer derrière la grande majorité des nouveaux circuits de la F1. La piste est encore en construction et un journal local rapporte que des travaux ont lieu la nuit pour respecter les échéanciers.

«Les travaux sur le circuit respectent les délais. On est en train d'installer l'asphalte et les bâtiments sont déjà érigés, a expliqué M.Sexton. On veut s'assurer de faire une bonne première impression, parce qu'on n'a qu'une seule chance de le faire.»

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Selon le promoteur du Grand Prix des États-Unis, Steve Sexton, Austin ressemble à Montréal. "Dans le sens où les amateurs européens qui veulent venir trois, quatre nuits et vivre une expérience, voir la vie nocturne, les clubs, et être divertis", explique-t-il.