Un calme apparent régnait jeudi matin autour du circuit de Sakhir, près de Manama, où doit se disputer dimanche le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, et aucun déploiement de sécurité n'était visible entre l'aéroport international et le circuit, a constaté l'AFP.

Le pilote espagnol Pedro de la Rosa (HRT), président de l'Association des pilotes de Grand Prix (GPDA), a déclaré ne pas être inquiet. «Notre opinion, c'est que nous ne connaissons pas assez bien la situation ici à Bahreïn pour avoir une opinion et nous faisons confiance aux gens qui se sont renseignés, c'est-à-dire la FIA», a affirmé de la Rosa qui dit «n'avoir pas cherché d'autres détails. Nous faisons confiance aux gens qui l'ont fait».

«Nous sommes des sportifs et notre objectif est d'être bons sur la piste, point final», a ajouté de la Rosa, qui n'a pas adopté de mesures de sécurité particulières par rapport à ses précédentes visites dans le Royaume.

Au lendemain d'affrontements violents, dans la nuit de mercredi à jeudi, entre manifestants et policiers dans des villages chiites autour de Manama, un ancien député du Wefaq, le principal parti d'opposition, est venu au centre de presse du Grand Prix pour dire que ce Grand Prix «doit être considéré comme un événement sportif et économique, mais pas politique».

Selon le Dr Jasim Husain, économiste et chercheur au Conseil de Coopération du Golfe (CCG), «des manifestations avaient lieu avant le GP et il y en aura après», mais «la plupart des gens d'ici se réjouissent que ce GP ait lieu», dans un pays réputé, selon lui, pour le calme de ses habitants.

De l'aéroport au circuit, de nombreuses affiches appelant à «l'unité» du pays, avec le slogan «une nation en célébration», ont été installées. Seules quelques voitures de police étaient visibles, postées le long de la double voie et en bordure des villages voisins.

Dans le centre media du circuit, la courte revue de presse de jeudi, en plusieurs langues, était intégralement consacrée à la manifestation de la journée de mercredi, à laquelle participaient de nombreuses femmes et enfants. Quelques journalistes étrangers y ont assisté, photographiés et filmés par des policiers en civil.

Mercredi soir, en rentrant du circuit, des mécaniciens de l'écurie indienne Force India ont été pris dans un affrontement entre manifestants et policiers, un cocktail Molotov explosant devant leur voiture. Aucun des occupants n'a été blessé.

Les premiers essais libres du GP de Bahreïn sont prévus vendredi matin sur le circuit de Sakhir. Un mouvement baptisé «Les Jeunes du 14 février», en référence aux manifestations de l'an dernier, a promis «trois jours de colère», de vendredi à dimanche, à l'occasion du Grand Prix.

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