Avec le retour possible du GP de Bahreïn au calendrier, ce sont pas moins de huit épreuves qui seront disputées en Asie cette saison. Cela représente 40% de la saison. Ce poids croissant de l'Asie en F1 se traduit également par l'arrivée de dirigeants d'équipe comme l'Indien Vijay Mallya (Force India) ou le Malais Tony Fernandes (Team Lotus).

Longtemps l'apanage des Japonais, la présence asiatique dans la discipline reine du sport automobile est maintenant diversifiée et très dynamique, comme le continent lui-même.

Mallya, qui a racheté l'équipe Spyker en 2008, estime que l'Asie est appelée à occuper une place encore plus importante en F1. «C'est à l'image de l'ensemble de l'industrie automobile, a noté l'homme d'affaires en point de presse à Monaco. Les puissances émergentes, comme l'Inde ou la Chine, produisent une part de plus en plus importante des voitures et des pièces fabriquées dans le monde.

«Nous avons du personnel très qualifié et la F1 est une merveilleuse vitrine pour le démontrer, a ajouté Mallya. L'organisation d'un premier Grand Prix en Inde, cette saison, permettra d'augmenter encore davantage la popularité de la F1 dans notre pays.»

Héritier de l'entreprise brassicole familiale, figure emblématique du jet-set indien, Mallya est réputé pour les soirées mémorables qu'ils organisent au cours des week-ends de Grand Prix. Il a aussi lancé récemment à la télé de son pays une vaste chasse au prochain pilote indien de F1. Deux Indiens, Narain Karthikeyan et Karun Chandhok, ont couru en F1 jusqu'ici, sans grands succès.

«Nous avons appelé cela: «The One in a Billion Hunt» (une référence à la population de l'Inde), a-t-il expliqué. Les jeunes pilotes de 14 à 17 ans peuvent s'inscrire dans leur région et nous sélectionnerons 100 finalistes nationaux qui disputeront la finale à la fin de l'été.

«Les 10 meilleurs, dont l'identité sera dévoilée pendant le Grand Prix de l'Inde, se rendront ensuite en Angleterre pour une semaine de formation et de compétitions à Silverstone. Le grand vainqueur pourra disputer une saison complète dans une formule de promotion en Grande-Bretagne. Le second courra en Inde.»

Les organisateurs ont évidemment reçu des dizaines de milliers d'inscriptions et Mallya y a trouvé une belle façon de faire parler de son équipe.

Commandeur de l'Empire britannique

De son côté, Tony Fernandes est plus cosmopolite et partage son temps entre Londres, Kuala Lumpur et Bali... quand il n'est pas en voyage. Fondateur de la compagnie aérienne AirAsia, il a récemment déposé une offre pour l'achat du club de soccer britannique de West Ham.

Très médiatique lui aussi, il nous informe lui-même de tous ses déplacements sur Twitter. Il utilise également le média social pour régler ses comptes dans le litige qui oppose sa Team Lotus à la société Lotus Cars, commanditaire de l'équipe Lotus-Renault.

«Nous étions pourtant prêts à collaborer avec les gens de Lotus Cars», a-t-il indiqué après le récent jugement d'une cour londonienne qui a renvoyé les deux parties dos à dos.

«Même si je me plais à innover dans mes entreprises, je suis attaché à certaines traditions, a-t-il souligné. Le nom Lotus en est une et je suis heureux qu'un juge ait convenu que nous en sommes les détenteurs.»

Fernandes, qui a reçu de la reine Elisabeth le titre de commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique, a récemment été anobli par le roi de Malaisie. Personnage haut en couleur, il n'en a pas moins permis à la Team Lotus de devenir rapidement la plus productive des trois nouvelles équipes créées en 2010.

Avec Vijay Mallya et lui, l'Asie a assurément d'excellents ambassadeurs en F1.