Lewis Hamilton (McLaren), convoqué par les commissaires de course de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) après son comportement quelque peu cavalier durant le Grand Prix de Monaco de Formule 1, qu'il a fini 6e, s'est posé en victime, dans une interview à la BBC.

«C'est une p... de blague. J'ai été voir les commissaires cinq fois en six courses cette saison (...) Massa m'a retenu en qualifications, j'ai eu la pénalité. Il m'est rentré dedans (en course). J'ai eu la pénalité. Ces pilotes sont ridicules. C'est stupide», s'est emporté le champion 2008.

Interrogé sur les raisons de ces sanctions, Hamilton a ironisé: «peut-être est-ce parce que je suis noir. C'est ce que Ali G. (un comique britannique) dit».

«Les gens veulent voir de la bataille. Mais tu te fais avoir en essayant de faire du bon spectacle, en essayant de dépasser. Honnêtement, si je sens que je suis arrivé trop tard, je lèverai ma main pour dire que j'ai causé un incident. Mais ce n'est pas le cas», a-t-il affirmé.

«Il est trop tard (pour gagner le Championnat), a reconnu Lewis Hamilton, deuxième au classement des pilotes avec 85 pts derrière Sebastian Vettel (Red Bull) et ses 143 points.

Hamilton, principal adversaire de Vettel, a connu un week-end calamiteux. Septième en qualifications après un premier tour rapide raté, il n'a pu effectuer de deuxième essai, empêché par l'accident du Mexicain Sergio Perez (Sauber) en Q3, la dernière partie des qualifications.

«Trop agressif»

Le pilote McLaren a néanmoins reçu une première pénalité samedi pour avoir coupé un virage lors de sa boucle qualificative la plus rapide, ce qui lui a valu de partir de la 9e place. La victoire est alors devenue mission impossible.

Peu avant la mi-course dimanche, il a embouti Felipe Massa, ce qui a endommagé la Ferrari du Brésilien, accidenté quelques hectomètres plus loin: nouvelle pénalité - un drive-through, ou passage par ses stands à petite vitesse.

«Il a essayé de me passer sur les bordures, là où ce n'était pas possible de doubler. Il était trop agressif», a estimé Massa pour qui le Britannique «doit être encore pénalisé, et de la bonne manière, sinon il n'apprendra pas. Ce qu'il a fait était incroyable, pas seulement à moi mais à d'autres pilotes aussi».

À quelques tours de l'arrivée, Hamilton a touché la Williams de Pastor Maldonado, dont il briguait la 6e place, poussant le Vénézuélien dans le décor. La manoeuvre, qualifiée de «très ambitieuse» par Maldonado, lui a valu sa convocation chez les commissaires.

Ce derniers ont au final fait preuve de clémence, ne le condamnant qu'à 20 secondes de pénalité, ce qui ne le fait pas reculer au classement de la course. Entre temps, Hamilton était allé les voir pour s'excuser.

«Les pénalités sont frustrantes. C'est dur de doubler ici. J'ai roulé de tout mon coeur pour faire du bon spectacle pour tout le monde», a-t-il réagi pour clore l'histoire.