Le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Max Mosley s'est agacé des résistances de nombreuses écuries de Formule 1 à la mise en place du Kers, un système de récupération d'énergie utilisé à partir de cette saison, dans un interview parue mercredi.

«Le fait qu'une grosse équipe dépense des millions de livres pour améliorer une boîte de vitesses et se plaigne de devoir dépenser moins d'argent pour le Kers, qui est une technologie de pointe, n'a aucun sens», a dénoncé M. Mosley, pour qui les boîtes de vitesses relèvent de la «technologie ancienne».

«L'une des équipes a utilisé 13 moteurs en une année juste pour tester des boîtes de vitesses. C'est complètement fou. Certaines équipes consacrent 20 à 25 millions d'euros (32 à 40 millions $CAN) à leur département de boîtes de vitesses, pour des améliorations marginales, alors qu'on pourrait avoir une boîte standard pour 1,5 million par an (2,4 millions $)», a-t-il remarqué.

«Les équipes de pointe travaillent sur le moindre composant des voitures, même si cela ne fait pas la moindre différence, alors que l'ingéniérie innovante a complètement disparu», a regretté Max Mosley, qui a dénoncé dans une interview au site autosport.com une «culture de l'innovation minimaliste et de l'amélioration sans fin».

De nombreuses écuries se sont plaintes cet hiver du coût de développement du Kers - «Kynetic energy recovery system» -, système de récupération de l'énergie cinétique permettant de transformer l'énergie stockée lors des freinages en chevaux supplémentaires, autorisé en F1 pour la saison à venir.

120 à 150 millions d'euros

En janvier, le directeur général de Renault F1, Flavio Briatore, avait regretté qu'on «jette par les fenêtres 120 à 150 millions d'euros (195 à 243 millions $)» pour le Kers «toutes équipes confondues», «alors qu'on sait qu'il ne sera plus là en 2010».

«Apparemment, c'est une question d'orgueil. Les écuries n'aiment pas devoir avouer qu'elles n'ont pas réussi (à mettre au point le Kers, NDLR). Après tout, nous avons mis les règles en place avec elles à la fin 2006. C'est le seul challenge sérieux qu'elles ont eu à relever en terme d'ingéniérie ces dernières deux années et demi», a-t-il déclaré.

«Si elles n'y arrivent pas, cela montre que quelque chose ne va pas en Formule 1», a-t-il pointé.

Mardi, le directeur technique de l'écurie Red Bull, l'Anglais Adrian Newey avait estimé que les nouvelles règles édictées par la FIA pour la F1 en 2009 ont abouti au «plus grand changement depuis 1983».

Outre le Kers, les monoplaces à l'aérodynamique transformée seront, entre autres, équipées de pneus slicks.