Les trois paliers de gouvernement ont réaffirmé à l'unisson hier leur volonté de sauver le Grand Prix de Montréal. Quel montant seraient-ils prêts à débourser pour en arriver à leurs fins? L'investissement devra être «financièrement responsable», ont-ils répété, sans toutefois s'avancer davantange.

Le ministre fédéral responsable de la région de Montréal, Michael Fortier, son homologue provincial Raymond Bachand et le maire de Montréal, Gérald Tremblay, ont rencontré hier Paul Wilson, vice-président marketing du Grand Prix du Canada. Les trois politiciens ont convoqué la presse peu après pour faire le point. En somme, ils ont annoncé peu de nouveaux développements dans le dossier du Grand Prix de Montréal, qui n'est plus au calendrier officiel de la saison 2009.

D'entrée de jeu, Gérald Tremblay a confirmé l'information révélée hier dans La Presse: le grand manitou de la F1, Bernie Ecclestone, a retiré le Grand Prix du Canada parce qu'il estime que l'entreprise de Normand Legault lui doit entre 10 et 20 millions de dollars. Le ministre Fortier a d'ailleurs reparlé à M. Ecclestone, hier, pour organiser une rencontre avec lui «dans les plus brefs délais».

«Nous aurons une rencontre avec Bernie Ecclestone pour la tenue du Grand Prix en 2009 et également pour en assurer sa pérénité», a déclaré le maire Tremblay lors du point de presse qui avait lieu à l'hôtel de ville.

«Nous allons circonscrire les enjeux économiques et juridiques du Grand Prix, et comprendre dans quelles mesures Bernie Ecclestone serait prêt à poursuivre l'aventure du Grand Prix du Canada», a dit le ministre Fortier.

«Le Grand Prix de Montréal est un événement que l'on ne veut pas perdre, et qu'on ne perdra pas», a tonné Michael Fortier, soulignant qu'il avait entrevu «une lueur d'espoir» que Montréal garde son Grand Prix en 2009 lors de sa conversation avec Ecclestone.

MM. Fortier, Bachand et Tremblay prévoient également rencontrer Normand Legault, qui se trouve présentement en Europe.

«Financièrement responsable»

D'ici leur rencontre avec Bernie Ecclestone, force est de constater que les politiciens resteront vagues quant à leurs intentions. Ils s'en sont tenus à répéter à maintes reprises hier qu'un éventuel investissement gouvernemental devra être «financièrement responsable».

Si les dépenses reliées au Grand Prix excèdent les revenus fiscaux qu'ils en retirent, sont-ils prêts à accepter une perte afin d'aider le tourisme et offrir de la visibilité à Montréal? L'attachée de presse de Raymond Bachand, Anne-Sophie Desmeules, a répondu «qu'on n'en est pas encore rendu là». Questionné à la sortie de la conférence de presse, Michael Fortier ne s'est pas prononcé.

Raymond Bachand a pour sa part souligné que l'État n'allait pas nécessairement prendre en charge le Grand Prix. D'autres types de partenariat pourraient être envisagés, selon lui.

Selon Tourisme Montréal, les gouvernements provincial et fédéral touchent environ 30 millions en retombées fiscales lors d'un Grand Prix. À combien s'élèvent les coûts d'opérations de la course et les redevances versées à Bernie Ecclestone? Le vice-président du Grand Prix, Paul Wilson, n'a pas précisé l'ampleur des coût lors de sa conférence de presse de mercredi. Il n'a pas rappelé La Presse, hier.

«M. Wilson a toutes les informations financières que moi je n'ai pas», a pour sa part répondu Michael Fortier.