Pour la 800e course de son histoire, la Formule 1 s'offre un bel anniversaire avec le premier Grand Prix disputé de nuit, ce week-end à Singapour, où Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) et Felipe Massa (Ferrari) vont poursuivre leur lutte acharnée pour le titre mondial.

Après le rejet mardi de l'appel déposé par McLaren-Mercedes à l'issue du Grand Prix de Belgique, Hamilton (78 pts) reste en tête du Championnat mais ne compte qu'un point d'avance sur Massa (77 pts).

Ces «chicaneries» sont d'ailleurs déjà oubliées puisque le week-end qui s'annonce est historique. La Formule 1 découvre un nouveau circuit assez excitant dans les rues de Singapour, près de la marina, et pour ajouter au spectacle ce Grand Prix va se disputer de nuit (départ à 20h00 locale dimanche, 08h00 HAE), une grande première.

«On est tous très excités: courir de nuit à 300 km/h ça va être incroyable», s'enthousiasme Hamilton.

Après la décision défavorable de la Cour d'appel de la FIA mardi, le leader du Championnat est immédiatement passé à autre chose.

«Un grand moment»

«Je ne pense pas sortir d'une déception, je sors d'une course excitante à Monza et je me sens très bien, affirme-t-il. Je suis là pour courir et c'est tout ce qui m'intéresse.

De l'autre côté Felipe Massa n'était pas mécontent de conserver sa victoire de Spa-Francorchamps sur tapis vert.

«La règle est claire et on se doutait que leur appel avait des chances d'être rejeté, indique le Brésilien. Maintenant on doit penser à la course et ne pas rester sur des considérations politiques.»

«Tout le monde attend avec impatience cette première course de nuit, ça va être un grand moment, ajoute Massa. La piste est un mix entre Valence, Melbourne et Monaco. Il y a beaucoup de pièges et il va falloir s'habituer rapidement.»

Pour cette première course de nuit, les organisateurs ont effectivement bien fait les choses. L'éclairage semble être à la hauteur malgré quelques zones d'ombre et le circuit offre des points de vue incroyables.

Les horaires de course inhabituels obligent cependant les acteurs de la Formule 1 à une certaine gymnastique. La plupart d'entre eux ne vont se coucher que vers 4h00 du matin ce week-end et ils se lèveront en début d'après-midi. Conserver le rythme européen semble en effet être la solution la plus adaptée.

Rythme inhabituel

«On fait tout ce qu'on a l'habitude de faire sur un Grand Prix, mais on le fait six ou sept heures plus tard qu'en temps normal», explique Mark Webber (Red Bull).

«Hier je parlais à mon ingénieur et je lui disais: +On se voit demain matin à 17h30+», souriait pour sa part Nick Heidfeld.

S'adapter à ce rythme inhabituel n'est pourtant pas le plus gros problème pour les pilotes, qui redoutent avant tout la pluie qui pourrait tomber ce week-end.

«S'il tombe une averse et que les lumières se reflètent sur la piste ça pourrait devenir dangereux», estime David Coulthard (Red Bull).

«La chicane du virage 10 est aussi très serrée, ajoute Robert Kubica (BMW Sauber). C'est plus un virage de karting que de Formule 1.»

Philosophe, Massa conclut: «J'espère surtout qu'il n'y aura pas de coupure d'électricité et tout ira bien».

Environ un tiers des pilotes ont déjà couru de nuit, soit aux 24 Heures du Mans (Heidfeld, Webber, Coulthard, Piquet, Bourdais), soit en Champcar (Bourdais, Glock). Nelsinho Piquet (Renault) est toutefois le seul à avoir piloté une Formule 1 de nuit, lors de tests au circuit Paul-Ricard au Castellet (sud de la France) il y a quelques mois.