Nick Heidfeld revient à Montréal gonflé à bloc. Il a signé l'an dernier son meilleur résultat en carrière avec une deuxième place sur le circuit Gilles-Villeneuve. Une performance célébrée en demi-teinte à la suite du terrible accident de son coéquipier Robert Kubica, mais qui est maintenant, avec le recul, l'un des beaux souvenirs de Heidfeld.

Contrairement à l'an dernier, toutefois, le pilote allemand arrive à Montréal avec un net recul sur son collègue Kubica. Le Polonais a 32 points, 12 de plus que Heidfeld. De plus, Kubica a éclipsé Heidfeld à toutes les fois en qualifications.

L'éclosion de Kubica aux côtés de Heidfeld n'est pas sans rappeler celle de Kimi Raikkonen et de Felipe Massa, qui ont tout deux fait leurs premiers pas en F1 avec Heidfeld comme coéquipier, chez Sauber-Petronas.

On peut légitimement se demander si ces jeunes loups ont porté ombrage à Heidfeld. «Pas du tout, a fermement affirmé Heidfeld. Si on consulte les résultats, j'ai battu les deux sans équivoque.» N'empêche que Raikkonen et Massa sont aujourd'hui coéquipiers chez Ferrari, écurie que d'aucuns considèrent comme le summum en F1. «Le but ultime est de devenir champion du monde, a déclaré Heidfeld. Peu importe pour quelle écurie on pilote. Cela dit, j'aime bien être associé à BMW-Sauber, étant moi-même allemand. Mais ce que je veux c'est être champion du monde, le reste est secondaire.

«C'est la meilleure chance que j'ai eue jusqu'à maintenant, a poursuivi Heidfeld. BMW a des objectifs ambitieux. Quand j'étais avec Sauber, on savait que le championnat mondial était hors de portée. On ne pense pas cela aujourd'hui chez BMW.»

Montréal sans aide

Heidfeld espère donc que Montréal va lui porter chance. Mais d'abord faudra-t-il maîtriser le circuit Gilles-Villeneuve, que les pilotes verront sous un nouveau jour en l'absence d'aides à la conduite. «Les ajustements sont encore plus cruciaux ici, a expliqué Heidfeld. Le circuit est l'un des plus exigeants du calendrier pour les freins. En plus de cela, les chicanes sont plutôt lentes. Ce ne sera pas facile mais, en fait, j'aime mieux ça.»

Heidfeld est heureux d'être chez nous, pas seulement parce qu'il aime le circuit de l'île Notre-Dame, mais aussi parce que Montréal est, avec Melbourne, sa destination préférée de la planète F1.

«Je trouve important que l'on puisse percevoir l'atmosphère d'une ville, a-t-il déclaré. C'est difficile à décrire, mais j'aime vraiment venir ici. On peut voir que la ville vit au rythme de la F1, mais de façon positive. Peu importe où l'on va, les gens sont gentils, la nourriture est bonne, le magasinage est bien, l'architecture est belle et il y a plusieurs galeries d'art qui méritent le détour.»

Un autre bon point pour Montréal, qui semble sans cesse menacée par le faste mis de l'avant par des circuits ultramodernes comme Sakhir et Shanghai. «Heureusement, la F1 semble vouloir retourner vers les villes avec des circuits comme Singapour et Valence, a estimé Heidfeld. Je crois que l'on veut ramener les courses vers le public.»

C'est notre souhait le plus cher, M. Heidfeld!