Sébastien Bourdais a parfaitement réussi son entrée en F1: malgré une Toro Rosso aux capacités limitées et une qualification manquée, le Manceau a réussi un premier Grand Prix fantastique et profité de circonstances favorables pour marquer ses premiers points, dimanche à Melbourne.

Certes, Bourdais pouvait regretter ce problème de boîte de vitesse qui l'a empêché, à trois petits tours de l'arrivée, de faire encore mieux alors qu'il était quatrième. Mais se retrouver classé à la septième place après être parti 17e valait toutes les victoires pour le Français.

«Pour une première course si j'avais à choisir un scénario, forcément j'aurais choisi celui-là, souriait-il à l'arrivée. C'est sûr, ça ne se concrétise pas par la quatrième place qu'on aurait pu avoir mais on va mettre deux points quand même. Et deux points pour un premier Grand Prix c'est pas si mal que ça !»

Après un vendredi mitigé, où il a bien roulé dans la séance libre du matin mais a rapidement été arrêté par un souci mécanique l'après-midi, Sébastien Bourdais avait vécu samedi une séance de qualification frustrante.

Equipe super réactive

Les réglages apportés à sa voiture lui donnaient satisfaction mais une petite erreur et un drapeau jaune malvenu le condamnaient à une 17e place sur la grille de départ. D'autant plus dur que son coéquipier Sebastian Vettel réussissait, lui, à entrer dans le top 10.

Le début de course, si loin dans le peloton, a donc été très dur pour le Français, quadruple champion de Champcar peu habitué à tailler sa route dans le milieu du peloton.

«Au départ, je me retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et je m'en sors bien parce que quand je vois (Giancarlo) Fisichella qui s'envole je me dis: +C'est bon, il finit sur mon auto+. J'étais presque dernier à ce moment je crois, puisque une fois que (Adrian) Sutil m'a passé il devait rester une Super Aguri derrière moi et c'est tout. Donc là je me suis dit que la journée serait longue», racontait encore le Manceau après l'arrivée.

Mais dans un Grand Prix mouvementé, Bourdais a pu compter sur le soutien de son équipe, qui l'a fait ravitailler au moment idéal alors que la voiture de sécurité était en piste. Rentré au moment même où la voie des stands s'ouvrait, la manoeuvre lui fit gagner pas mal de places.

«L'équipe est super réactive: la lumière s'éteint à l'entrée des stands et on est les premiers à rentrer. Quand j'ai entendu l'équipe me dire de rentrer je crois que j'ai vu la lumière s'éteindre au même moment. Même moi, je me suis dit: +Mais comment il peuvent savoir, ça vient de s'éteindre ?+ Là ça a été le tournant, du coup on se retrouve bien, on a l'essence pour aller au bout et les autres doivent encore s'arrêter.»

Coup de chaud

La fin de course était néanmoins difficile pour Sébastien Bourdais, victime d'un coup de chaud. Mais il parvenait à s'accrocher et tenait tête à de sacrés clients: Kimi Räikkönen, Fernando Alonso et Robert Kubica restaient tour à tour derrière lui sans pouvoir l'attaquer.

«A la fin, il fallait vraiment que je me botte le derrière pour rester concentré parce que je pense que je me suis pris un bon pic de fièvre. En plus, quand tu as du monde comme ça derrière, tu es obligé de surveiller», racontait-il encore.

Malheureusement, sa mécanique le lâchait à trois tours du but et il devait ranger sa Toro Rosso en bord de piste. L'hécatombe de ce premier Grand Prix de la saison lui permettait malgré tout d'être classé septième, un résultat inespéré.

«Il a réussi une course fantastique, n'a fait aucune erreur mais la chance n'a pas été de notre côté, ça fait mal de perdre une quatrième place qui nous était presque acquise», regrettait un peu le patron de l'écurie, Gerhard Berger.

Mais à voir le sourire de Bourdais, sa déception a vite été oubliée.