La clameur qui s'élève des tribunes au moment où Hamilton coupe la ligne avec un dixième de seconde d'avance sur le meilleur temps détenu jusque-là par Kimi Räikkönen (Ferrari) est à la hauteur des espérances d'un peuple qui attendait depuis 1996 et Damon Hill qu'un pilote britannique décroche la pole du Grand Prix de Grande-Bretagne.

La clameur qui s'élève des tribunes au moment où Hamilton coupe la ligne avec un dixième de seconde d'avance sur le meilleur temps détenu jusque-là par Kimi Räikkönen (Ferrari) est à la hauteur des espérances d'un peuple qui attendait depuis 1996 et Damon Hill qu'un pilote britannique décroche la pole du Grand Prix de Grande-Bretagne.

Même le soleil avait écarté les nuages porteurs de pluie pour voir les prouesses d'Hamilton qui a décroché samedi sa troisième pole en neuf Grands Prix.

Son père Anthony n'en revient pas et son hochement de tête muet rehaussé d'un regard plus qu'admiratif semble dire: «tu l'as fait mon fils.»

«Je n'ai pas vu mon père sur les écrans géants, j'étais trop occupé à fêter de mon côté» dans le cockpit, confie Hamilton.

«Perdre la voix»

«Je criais aussi fort que le public, j'ai failli perdre la voix, reconnaît-il. J'avais éteint la radio et j'ai hurlé de toutes mes forces, comme je l'avais fait après ma victoire au Canada.» Le jeune prodige qui n'est jamais descendu du piédestal en huit courses avait décroché à Montréal sa première victoire.

Sauf que cette fois, le plus dur reste à faire. Car si la joie du jeune homme est plus que légitime puisqu'il est parvenu à devancer Räikkönen ainsi que le vainqueur de l'an passé, son coéquipier Fernando Alonso, la route est encore longue avant de se voir sacrer roi d'Angleterre: 308 km sur le fil du rasoir.

«Je suis du côté propre de la piste au départ et ça aidera», souligne-t-il.

Mais à ses côtés, il aura un Räikkönen survolté depuis sa victoire à Magny-Cours dimanche dernier et qui ne cache pas sa déception d'avoir raté la pole alors qu'il avait dominé les derniers essais libres.

«J'ai perdu beaucoup de temps à la sortie du dernier virage... je suis sorti trop large. Je n'ai pas levé le pied, mais j'ai perdu de la motricité» en mettant les deux roues gauches dans l'herbe, confie le Finlandais. Pour résumer, il se dit «confiant mais déçu».

«Serrées»

Déçu également Alonso qui, avec un chrono de 1 min 19 sec 152/1000, a signé lors de la deuxième phase (Q2) le meilleur temps des qualifications et du week-end. Un très bon temps qui ne lui a cependant valu que le droit de participer à Q3.

Après des essais libres de vendredi en retrait, le double champion du monde a néanmoins démontré samedi qu'il défendrait férocement sa couronne à Silverstone.

«Je n'étais pas tout à fait content de l'équilibre de la voiture vendredi et les ingénieurs ont trouvé de nouvelles idées et fait du super travail dans la nuit de vendredi à samedi, explique l'Espagnol qui avait réussi la pole à Silverstone ces deux dernières années. Bien sûr, j'aurais voulu être en pole, mais la 3e position est ce que je pouvais faire de mieux aujourd'hui. Pour la course, il n'y a aucune raison de ne pas être optimiste.»

Complétant la deuxième ligne à côté d'Alonso, Felipe Massa reste en embuscade.

«Les temps prouvent à quel point les qualifications ont été serrées pour les quatre premiers, souligne le Brésilien. Nous savons que notre voiture fonctionne bien en configuration de course, donc le Grand Prix de dimanche sera long et difficile, et la stratégie fera certainement la différence.»

Renault, qui fête le trentième anniversaire de ses débuts en Formule 1, en juillet 1977 sur ce même circuit de Silverstone avec la RS01, première F1 à moteur turbo, a placé ses deux monoplaces R27 en quatrième ligne, Heikki Kovalainen devant Giancarlo Fisichella.