Le Français Sébastien Bourdais, trois fois titré aux États-Unis dans la série Champ Car, courra les prochaines 24 Heures du Mans dans une Peugeot 908 diesel, après cinq participations dont quatre chez Pescarolo Sport : «une décision difficile à prendre», selon lui.




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Sébastien Bourdais dit que ses trois championnats en série Champ Car lui ont ouvert des portes (27 secondes).
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Q : Avez-vous eu du mal à quitter Pescarolo Sport ?

R : «Avec Henri (Pescarolo), quand on a recommencé à parler du futur et que le calendrier de ChampCar est sorti, il était à la limite de mettre la clé sous la porte. Ça s'est arrangé pour lui au moment où il fallait que je prenne ma décision et on en a discuté. Par amitié, il m'a dit de le faire et ça m'a permis de partir le coeur léger. Mais c'était dur, car j'avais toujours dit que je ne les lâcherai pas et que j'avais envie de continuer avec eux pour gagner Le Mans. Aujourd'hui, le programme Peugeot, c'est la meilleure opportunité pour moi de remplir cet objectif».

Q : Quelles sont vos premières impressions sur la 908 ?

R : «Le moteur, c'est une balle, déjà. C'est un vrai moteur de compétition, avec de la puissance, plus de couple qu'un moteur essence, mais ça se conduit pareil. Dès les premiers tours de piste, tout le monde était enthousiaste. Ils ont déjà fait beaucoup de kilomètres pour une voiture complètement neuve. C'est là qu'on se rend compte que les outils de conception assistée par ordinateur ont vraiment révolutionné l'automobile : le même programme, il y a dix ans, c'est un moteur cassé tout de suite. Là, il n'y a eu aucun problème majeur, c'est génial de partir sur ces bases-là».

Q : Est-ce que la 908 peut gagner dès 2007 ?

R : «Bien sûr. Peugeot se doit d'approcher tout ça avec beaucoup d'humilité, surtout Le Mans, car d'autres s'y sont cassé les dents. Il y a des souvenirs récents de gros échecs, de grosses déceptions (Mercedes), donc il faut y aller avec prudence. Mais au niveau des pilotes, si la voiture est dans le coup, fiable, et qu'on a un peu de chance, on sera super motivés pour gagner».

Propos recueillis par Daniel Ortelli