Après avoir dominé les qualifications et placé ses trois 908 diesel sur les trois premières places de la grille de départ des 24 heures du Mans, Peugeot peut espérer détrôner en fin de semaine son rival allemand Audi et signer sa première victoire en 15 ans.

Si la supériorité du constructeur français se confirme, le pilote québécois Jacques Villeneuve a toutes ses chances de monter dimanche sur une des trois marches du podium.

Le départ de cette 76e édition de la mythique épreuve d'endurance sera donné samedi matin à 9h00, heure de Montréal. Vendredi, juste avant une ultime réunion stratégique, Peugeot et ses neuf pilotes affichaient un optimisme tranquille.

La Peugeot HDi-FAP numéro 7 de Jacques Villeneuve, Nicolas Minassian et Marc Gené partira de la troisième position. On ne sait pas qui prendra le volant pour le départ, ni à quel rythme s'effectueront les relais, mais, fin prêt, l'équipage est en «osmose», assure Villeneuve.

«Il y a une très bonne entente entre nous, a expliqué le pilote québécois. Pour les réglages, on n'a pas eu besoin de faire trop de compromis. C'est génial parce que ça permet d'avoir une voiture très compétitive. On se fait confiance les uns les autres. Ca nous permettra de dormir plus sereinement pendant les relais.»

Sérénité, confiance, assurance: ces trois mots pourraient résumer l'état d'esprit qui règne chez Peugeot. En 2007, la marque au lion avait fait son retour aux 24 heures du Mans en montrant des ambitions modestes: apprendre, essayer de finir la course sans trop de casse. Villeneuve, pour sa part, était présenté comme une «recrue» et il découvrait les difficultés et les exigences de cette course d'endurance.

Un an plus tard, la donne a radicalement changé. La firme Peugeot annonce des «ambitions plus importantes» et ne cache pas qu'elle croit en sa victoire devant les pilotes d'Audi, beaucoup plus expérimentés que les siens. De son côté, sans être devenu un vieux routier, Villeneuve a acquis l'année dernière une expérience qui lui sera utile.

«J'ai une 'grosse» année d'expérience maintenant, a fait remarquer le Québécois. C'est vrai que ce n'est pas énorme, mais ça permet de bien connaître le circuit et le trafic. C'est très surprenant la première fois... Et cette année, la voiture est très compétitive. Je suis très confiant.»

Quant à la stratégie de Peugeot pendant ce «long sprint de 24 heures», elle pourrait bien se résumer à un mot: foncer.

«Cette année, on n'a pas besoin de ralentir le rythme de la course pour que les voitures tiennent jusqu'au bout», a souligné un responsable de Peugeot.

C'est une situation à double tranchant.

«Puisque la voiture est rapide et fiable, les erreurs de pilotage auront des conséquences encore plus sérieuses», a souligné Villeneuve.

Si Peugeot l'emporte dimanche, elle mettra un terme à plusieurs années de suprématie allemande, Audi ayant remporté sept des huit dernières épreuves.