L'Espagnol Carlos Sainz (Volkswagen) n'a surpris personne en remportant la première spéciale du Rallye d'Europe centrale, dimanche à Dabas, près de Budapest, sur une distance et un terrain qui lui ont permis d'exploiter ses qualités de double champion du monde WRC.

Sainz, 46 ans, et son co-pilote français Michel Périn ont couvert la boucle de 63 km en 39 min 56 sec au volant de leur Touareg, reléguant le premier Mitsubishi Pajero, celui de Stéphane Peterhansel (4e) à 1 min 02 sec.

La surprise est venue de l'Américain Robby Gordon dont le Hummer s'est montré à l'aise sur la piste sablonneuse et très bosselée de Dabas. Gordon, grande «star» des vérifications techniques samedi à Budapest avec son imposant véhicule noir aux touches vert fluo, a empêché un doublé de la marque allemande en devançant le Sud-Africain Giniel de Villiers (3e).

«Si je n'avais pas manqué deux virages et dû faire marche arrière à chaque fois, je pense que j'aurais fini en tête», a indiqué le Californien.

Côté motos, la lutte a comme prévu commencé entre l'Espagnol Marc Coma (KTM), vainqueur du Dakar-2006, et le Français Cyril Despres (KTM), vainqueur du Dakar-2007. Coma a remporté cette spéciale -la seule au programme de la première étape du REC- avec 1 min 15 sec sur Despres.

«C'était un gros shaker là-dedans !, s'est amusé Michel Périn à propos du tracé ondulé, typique d'une piste sablonneuse. Si on avait été dans un avion on nous aurait crié: «Mettez vos ceintures, on rentre dans des trous d'air!»

«Je ne m'attendais absolument pas à être secoué comme ça. Pour être honnête, je n'ai pas vraiment aimé, et mon dos encore moins...», a même réagi Sainz.

«On a bien roulé, c'est toujours bien de démarrer comme ça», a toutefois convenu Périn. Le succès de Sainz, qui a moins de trois ans de rallye-raid derrière lui, n'a pas surpris outre mesure Peterhansel et les Mitsubishi.

Passage par les Carpates

«Ce n'est pas étonnant sur une spéciale plus typée WRC que rallye-raid», a estimé le Français, dernier vainqueur du Dakar, qui a eu le petit désavantage d'ouvrir la piste. «Pour nous, ce n'est pas la catastrophe, il fallait essayer d'entrer dans ce rallye sans prendre trop de risques ni trop de retard. Le tracé était surprenant mais sympa. Ce n'était pas tellement de la navigation de rallye-raid. On naviguait plutôt à vue, pas aux notes.»

Pour conclure cette première étape de 531 km, les engins -qui ont été 238 (84 autos, 96 motos, 18 quads, 40 camions) à s'élancer dimanche à Budapest- devaient rallier Baia Mare, au nord-ouest de la Roumanie, à l'issue d'un parcours de liaison de 410 km.

Lundi, deux spéciales en boucle de 76 km sont au programme de la deuxième étape (292 km) autour de Baia Mare. Un passage par les Carpates qui fait beaucoup parler. «C'est la vraie inconnue du rallye, souligne Peterhansel. On a entendu tout et n'importe quoi à propos de cette étape: la neige sur la route, les ours dans la forêt... Maintenant, on va voir ça.»