Le grand favori et son jeune lieutenant, impressionnants, n'ont laissé qu'une seule miette à Loeb, le meilleur temps dans l'ES12, la plus glissante, et raflé tous les autres temps scratch, six d'affilée pour Marcus (ES13 à ES18), puis deux pour Mikko (ES19, ES20), pour l'honneur.

Le grand favori et son jeune lieutenant, impressionnants, n'ont laissé qu'une seule miette à Loeb, le meilleur temps dans l'ES12, la plus glissante, et raflé tous les autres temps scratch, six d'affilée pour Marcus (ES13 à ES18), puis deux pour Mikko (ES19, ES20), pour l'honneur.

À trois spéciales et 43 km chronométrés de l'arrivée dimanche, un nouveau doublé Ford se profilait à l'horizon de Jyvaskyla, pour la première sortie de la Focus version 2007, même si Christian Loriaux, le directeur technique, prévenait: «On n'a encore rien gagné, on peut casser les deux moteurs dimanche matin».

Une hypothèse hautement improbable, la plupart des pilotes de pointe ayant levé le pied samedi après-midi, pour des raisons différentes. Avec 20 secondes d'avance sur Hirvonen, et surtout une minute sur Loeb, Grönholm pouvait aller dormir tranquille, au terme d'un très long samedi.

Il y avait 188 km de spéciales au menu, soit plus de 50% du rallye. Et surtout deux passages dans Ouninpohja (ES14, ES16), que certains pilotes considèrent comme la plus belle spéciale de tout le Mondial des rallyes.

Grosse chaleur

C'est là, lors du premier passage dans cette classique de 33 km, que tout s'est probablement joué pour le podium final, devant une foule de spectateurs bien chargés en boissons diverses mais parfaitement canalisés, dans la forêt finlandaise, par une organisation irréprochable.

À ce moment du rallye, les trois hommes de tête roulaient encore à fond, dans des styles différents. Attaque maximum pour «Seb» et Mikko, très spectaculaires, passages plus coulés pour un Marcus évitant de trop décoller sur les bosses, préférant les absorber comme un skieur.

Dans les derniers kilomètres, Hirvonen s'est fait une grosse chaleur: deux roues dans le fossé, à fond de 6e, mais il a réussi à remonter sur la route, de justesse, en ne perdant qu'une poignée de secondes. Puis il a décidé de calmer le jeu, comme Loeb qui venait de perdre encore sept secondes dans cette même ES14, à la régulière.

«On a changé les réglages, on n'a pas pris les mêmes pneus, j'ai fait tout ce que je pouvais mais je n'ai pas réussi à rouler aussi vite que les deux Finlandais», a d'abord dit Loeb, alors que son retard était passé de 20 à 40 secondes en cinq spéciales.

Sordo comme Solberg

«Ford a beaucoup progressé: la preuve, on était plus proches en performances l'an dernier, avec la Xsara, que cette année avec la C4. Ca veut dire qu'il nous reste encore beaucoup de travail», a expliqué le triple champion du monde en fin d'étape, au lieu d'avoir recours à la langue de bois finlandais.

La domination des Ford, sous un soleil revenu, a rejeté dans l'ombre les autres concurrents, notamment ceux qui ont disparu du Top 10 pour toutes sortes de raisons. D'abord l'Autrichien Manfred Stohl (Citroën Xsara), parti en tonneaux dans l'ES13 mais sans dommage pour lui et sa copilote, Ilka Minor.

Puis Dani Sordo, moteur en panne sur sa Citroën C4, et Petter Solberg, sa Subaru Impreza devenue "inconduisible", arrêtés au beau milieu de l'ES15. Le champion du monde 2003 a même entamé une séance de bronzage en pleine spéciale. Comme dit Loeb, «il y a des jours où il faut savoir se faire une raison».