(Austin) La victoire de Max Verstappen, dimanche au Grand Prix de F1 des États-Unis, apportant le titre des constructeurs à Red Bull, est venue consoler l’écurie autrichienne endeuillée par la mort de son fondateur Dietrich Mateschitz et sous le coup d’une sanction pour dépassement du plafond budgétaire en 2021.

« Ç’a été un week-end très difficile et nous dédions ce succès à Dietrich. La seule chose que nous pouvions faire aujourd’hui, c’était gagner », a réagi le double champion du monde, qui a pris le meilleur sur Lewis Hamilton (Mercedes) et le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari).  

PHOTO ERWIN SCHERIAU, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le fondateur de Red Bull, Dietrich Mateschitz, en 2015

« On n’est pas passé loin, j’ai tout donné les gars », a dit aux siens le septuple champion du monde britannique, encore déçu et qui attendra pour décrocher sa première victoire de la saison.

Carlos Sainz Jr (Ferrari), parti en pole position, a abandonné après quelques hectomètres, après avoir manqué son départ, percuté au premier virage par le Britannique George Russell (Mercedes).

Verstappen en a profité pour égaler le record de 13 victoires dans une saison, copropriété de Michael Schumacher et Sebastian Vettel. Une performance à relativiser, car, à leur époque, les deux Allemands avaient moins de courses au calendrier (18 et 19 contre 22).

Il n’en reste pas moins que la domination de « Super Max » est plus que jamais écrasante en 2022 et il a trois épreuves encore, au Mexique, au Brésil puis à Abou Dabi, pour faire encore mieux.

« Joli, joli »

Sa deuxième victoire consécutive sur le bosselé circuit des Amériques n’a néanmoins pas été de tout repos. Alors en tête, un tournant survenu au 36e des 56 tours est venu saupoudrer de suspense la course, quand son changement de pneus s’est éternisé (11,1 secondes).

À sa sortie des stands, juste derrière Charles Leclerc, entré après lui, mais plus rapide à en sortir, le Néerlandais, énervé, a lancé un amer « joli, joli » à la radio, adressé à ses mécaniciens. « J’étais en colère, mais au final il faut donner », a-t-il résumé après-coup.

PHOTO JIM WATSON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Charles Leclerc suivi par Max Verstappen

Descendu en 5e position, c’est ce qu’il a fait, s’y prenant à deux fois pour doubler le Monégasque. Puis, à six tours de l’arrivée, il a avalé Hamilton, pour remporter une course par ailleurs marquée par l’accident au 22e tour de Fernando Alonso, qui a percuté Lance Stroll, son Alpine ayant même un peu décollé après que ses roues avant eurent grimpé sur le train arrière de l’Aston Martin.

L’Espagnol, parti aux puits, a pu reprendre la course – au contraire du Canadien, qui a tapé le mur – pour finir 7e. Mais il a été pénalisé de 30 secondes par les organisateurs, tard après le GP, pour avoir ensuite roulé avec un seul rétroviseur, rétrogradant finalement au 15e rang.

Le succès de Verstappen a offert à Red Bull le 5e titre des constructeurs de son histoire, le premier depuis 2013 et 17 ans après le premier, couronnant une domination presque totale, puisque l’écurie compte désormais 15 victoires en 19 épreuves, Ferrari ramassant les restes.

Hommage à Mateschitz

Il n’y avait qu’à voir les yeux embués de larmes de son patron Christian Horner, pour comprendre que des sentiments mitigés ont traversé l’écurie, orpheline de son propriétaire Dietrich Mateschitz, décédé à 78 ans samedi.

« C’est un moment très émouvant pour l’équipe et pour tout le monde chez nous – un hommage à Dietrich pour tout ce qu’il a fait. Que Dieu le bénisse », a-t-il dit.

Dans ces conditions, inutile d’attendre de la part de Red Bull une annonce, quant à savoir si elle va accepter la sanction proposée jeudi par la Fédération internationale de l’automobile (FIA), qui l’a épinglée pour dépassement du plafond budgétaire la saison passée.

L’heure était malgré tout à la fête, devant quelque 440 000 fans qui étaient rassemblés autour du circuit des Amériques, un record d’affluence.

Preuve que la popularité de la F1 aux États-Unis se vérifie jusque dans la sphère des célébrités, les musiciens Ed Sheeran et Pharrell Williams, la néo-retraitée du tennis Serena Williams et l’ancienne star de la NBA Shaquille O’Neal, se sont baladés sur la grille avant le départ.

L’acteur Brad Pitt, aussi, venu tout le week-end observer la vie du paddock, en vue d’un film sur la F1, avec Lewis Hamilton à la production et qui sera tourné sur certains Grands Prix en 2023.