Lance Stroll n’est de toute évidence pas un grand partisan de la nouvelle règlementation en vigueur en Formule 1 cette saison, et il s’est assuré de limiter les attentes envers Aston Martin jeudi.

Stroll, qui est âgé de 23 ans, participera ce week-end au Grand Prix du Bahreïn, le premier d’une saison qui comptera — si tout se déroule bien, ce qui est loin d’être assuré à cause de la pandémie de COVID-19 et de l’invasion russe de l’Ukraine — 22 courses.

L’échantillon est encore mince, puisque les 12 équipes du plateau n’ont pris part qu’à deux séances d’essais hivernaux, à Barcelone et au Bahreïn, mais le Québécois a déjà tiré certaines conclusions.

Et elles semblent plutôt moches.

« La voiture est beaucoup plus lourde, et honnêtement c’est la m* * * *. C’est trop lourd. Le pilotage de la voiture est très différent (de celui de l’an dernier). C’est très rigide comme pilotage, ce n’est plus aussi fluide qu’auparavant », a d’abord mentionné Stroll en visioconférence du Bahreïn.

« Les pneus sont différents, la visibilité est moins bonne — c’est plus difficile de voir les virages avec les nouveaux pneus (de 18 pouces) —, et la plus grande différence, c’est le poids. Elle (la voiture) est tellement lourde que ça nous prive du plaisir de piloter », a-t-il poursuivi.

Bref, les espoirs de parité qu’il fondait sur la refonte des règlements à la conclusion de la dernière saison n’étaient en réalité, selon lui, qu’un écran de fumée.

« Il faudra que tout le monde y pense lors du prochain changement de règlementation. Si on continue dans cette direction, ce ne sera plus des voitures de Formule 1 incroyables à conduire », a-t-il dit sèchement.

Le pilote de Mont-Tremblant, qui entame déjà sa sixième saison en F1, ne se fait donc pas d’illusions sur la place qu’occupera Aston Martin dans la hiérarchie de 2022.

« D’après ce que j’ai vu pendant les essais hivernaux, les équipes Red Bull et Ferrari semblent très fortes. L’équipe Mercedes semble avoir des ennuis, mais qui sait ? Elle va probablement trouver des solutions, après tout, elle a gagné les huit derniers championnats des constructeurs. Donc, je m’attends à ce qu’il y ait quelques équipes au-dessus des autres », a-t-il expliqué.

« Il n’y aura pas sept ou huit équipes qui pourront aspirer à la victoire chaque week-end de course. J’aimerais qu’il y ait de la parité en Formule 1, que quatre ou cinq équipes puissent lutter chaque week-end pour le podium ou la victoire, mais avec les changements de règlements et l’historique (en F1), il n’y a habituellement qu’une ou deux équipes qui peuvent y aspirer », a-t-il rappelé.

Stroll, qui a enregistré une position de tête et trois podiums en 100 départs en carrière en F1, n’a donc pas voulu établir d’objectifs précis pour 2022.

« Ça va dépendre de la voiture. Je veux en extraire le maximum de potentiel. Si elle peut me permettre d’aspirer à la victoire ou à un podium, alors c’est ce que je veux faire, mais si elle ne peut m’amener plus loin qu’en 12e ou 10e place, alors je veux terminer 12e ou 10e. C’est encore trop tôt pour avoir des attentes », a-t-il évoqué.

Stroll semble toutefois enchanté par la perspective de pouvoir tourner sur le circuit Gilles-Villeneuve dans le cadre du Grand Prix du Canada pour la première fois en trois ans, entre les 17 et 19 juin prochain.

« Ça fait trop longtemps que nous ne sommes pas venus à Montréal. Une saison n’est jamais pareille sans le Grand Prix du Canada. J’attends cette course-là avec impatience chaque saison. C’est vraiment bien de pouvoir rentrer à la maison, pour voir mes amis et ma famille. J’ai de bons souvenirs du Grand Prix du Canada de 2017 (son premier) et 2019 (il avait percé le top-10). J’ai de très bons souvenirs sur cette piste, l’une de mes préférées, et ça va faire du bien d’y retourner », a-t-il admis.

Par ailleurs, le coéquipier de Stroll, Sebastian Vettel, a reçu un diagnostic positif à la COVID-19 jeudi et en conséquence ne pourra participer au Grand Prix du Bahreïn ce week-end. L’Allemand, quadruple champion du monde, sera remplacé par son compatriote Nico Hülkenberg.