Sébastien Loeb a remporté dimanche à Leon son quatrième rallye du Mexique consécutif (2006, 2007, 2008, 2010), sa 55e victoire en WRC, et emmené dans son sillage Petter Solberg et Sébastien Ogier qui ont complété avec panache un joli triplé des Citroën C4.

«C'était une super course: on limite les dégâts le premier jour, on revient et on creuse l'écart le deuxième jour, on gère le troisième, c'était nickel, a dit Loeb après l'arrivée. Quand on arrive à construire une course comme ça, c'est pour moi le déroulement idéal».

 

Le Français fait une bonne affaire au classement pilotes car il repart du Mexique avec six points d'avance sur MIkko Hirvonen, vainqueur sur les neiges suédoises mais largué tout le week-end dans la poussière mexicaine. Le nouveau barème de points appliqué depuis le début de cette saison 2010, après deux manches seulement, rend déjà la quête du titre plus excitante.

 

Les pilotes Ford, Mikko Hirvonen, 4e, et Jari-Matti Latvala, 5e, n'ont pas pu accéder au podium, monopolisé depuis le départ par les pilotes Citroën. Ils profitent juste de la suspension cassée par Dani Sordo, samedi alors que l'Espagnol était 4e, pour glaner quelques points supplémentaires.

 

«Aujourd'hui, on a juste essayé de garder les points qu'on avait et on réfléchira à tout ça en revenant à l'atelier», a dit Malcolm Wilson, le patron de Ford en rallye. Latvala était devant Hirvonen jusqu'au départ de la 21e et avant-dernière spéciale, puis il a logiquement ralenti pour se laisser dépasser au classement.

 

Le duel Solberg-Ogier était le seul intérêt des 50 derniers kilomètres de spéciales, dimanche matin, car Loeb, partant avec 55 secondes d'avance sur Solberg, n'avait qu'à gérer ce petit pécule: «Quand on se bat jusqu'au bout, c'est sympa aussi, mais c'est agréable quand on peut rouler au soleil et profiter du paysage», a plaisanté le sextuple champion du monde.

 

Il a fallu attendre de longues minutes avant de connaître le nom du dauphin car Solberg et Ogier n'étaient séparés que par 6/10 avant le 5e et dernier passage dans la super-spéciale de Leon. Les organisateurs ont ménagé le suspense jusqu'au bout, les faisant passer le plus tard possible dans ces 2,2 km tracés sur l'autodrome de Leon.

 

C'est finalement le Norvégien, champion du monde 2003, qui a pris la 2e place de ce rallye qu'il avait remporté en 2005 (dans une Subaru). «C'est aussi bon qu'une victoire, parce que j'ai été rapide pendant tout le rallye», a dit Solberg, aussi heureux qu'exténué d'arriver au bout, si bien placé, dans sa C4 privée achetée fin 2009 à Citroën Racing.

 

«J'avais bien préparé cette dernière super-spéciale et trouvé un truc dans les réglages de ma C4. Après ma 9e place en Suède, j'ai eu du mal mentalement, à cause des objectifs élevés que je m'étais fixés. Je m'étais mis beaucoup de pression par rapport à mes partenaires. Je suis crevé», a-t-il ajouté.

 

«L'objectif, c'était d'abord d'être sur le podium. J'avais des consignes donc j'ai évité de prendre trop de risques ce matin», a confié Ogier, auteur du premier temps scratch de cette dernière journée (ES19, Guanajuatito), ce qui lui avait permis de reprendre la 2e place, puis battu de justesse par Solberg dans les deux dernières (ES21 et ES22).

 

Beau joueur, Ogier a chaleureusement félicité Solberg sur la ligne d'arrivée. Une chose est sûre, il a marqué des points par rapport à Sordo dont l'erreur de samedi prive Citroën de points précieux au championnat constructeurs. C'est le seul bémol du week-end mexicain pour la marque aux chevrons... et la seule petite consolation pour Ford.

 

L'exhubérant Américain Ken Block, à sa première épreuve en WRC, a terminé 18e sur sa Focus après avoir été victime d'un accident, samedi. Il avait réussi avant cela à rester dans le top 10.